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Mounet-Sully et Paul Mounet

~ Le site des Frères Mounet

Mounet-Sully et Paul Mounet

Archives de Tag: Talma

Hamlet de Talma à Mounet-Sully : une ressemblance immortelle (Shakespeare 2016)

04 lundi Jan 2016

Posted by mounetsully in Actualité(s)

≈ Commentaires fermés sur Hamlet de Talma à Mounet-Sully : une ressemblance immortelle (Shakespeare 2016)

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2016, Actualité, Alexandre Dumas, Comédie-Française, Commémorations nationales, Hamlet, Isabelle Schwartz-Gastine, Jean-François Ducis, Molé, Mounet-Sully, Napoléon, Paul Meurice, Richard III, Sarah Bernhardt, Shakespeare, Shakespeare après Shakespeare, Société Française Shakespeare, Stéphane Mallarmé, Talma, Théâtre-Français, The Winter’s Tale

AGENDA 2016 – COMMEMORATIONS NATIONALES

CONGRES « SHAKESPEARE après SHAKESPEARE »

CONFERENCE (21 janvier 2016 à 10h00)

Si l’année 2016 sera marquée en France par le 100ème anniversaire de la disparition du tragédien Mounet-Sully, l’Angleterre, elle, célébrera pour la deuxième fois en deux ans la mémoire de son illustre dramatuge William Shakespeare (1564-1616).

C’est dans ce contexte que se tiendra à Paris les 20, 21, 22 et 23 janvier prochain, le congrès Shakespeare après Shakespeare organisé pour la France par la Société Française Shakespeare. A noter dans le programme de ces riches journées d’étude et d’échanges visant à mesurer la pérennité de l’héritage shakespearien, une communication inédite intitulée « Hamlet de Talma à Mounet-Sully : ‘une ressemblance immortelle' ».

Cette communication s’appliquera à revisiter l’interprétation d’Hamlet au cours du XIXe siècle français, portée par des acteurs d’exception dont l’interprétation, à contre-courant des pratiques théâtrales de leur époque, confère au héros shakespearien « une ressemblance immortelle », comme l’a écrit Mallarmé. Il est d’autant plus opportun de se pencher sur Hamlet et le Hamlétisme en cette année commémorative shakespearienne que l’on peut l’associer à deux autres commémorations d’importance : la disparition de Ducis, le dramaturge qui a permis à la tragédie shakespearienne d’être portée à la scène française pour la première fois grâce à ses interprètes (Molé puis Talma), mort deux cents ans après Shakespeare, ainsi que celle de Mounet-Sully, cent ans plus tard, lui qui, toujours d’après Mallarmé, avait fait de Hamlet « le sceau d’une époque ».

Isabelle Schwartz-Gastine

Congrès Shakespeare après Shakespeare (2016)

Congrès Shakespeare après Shakespeare © SFS 2016

PROGRAMME

MERCREDI 20 JANVIER 2016 (Soirée)

SPECTACLES : Richard III ou The Winter’s Tale (détail)

 

JEUDI 21 JANVIER 2016 (Journée complète + Soirée)

SHAKESPEARE ROMANTIQUE (I) (détail)

dont à 10h00 :

« Hamlet de Talma à Mounet-Sully : ‘une ressemblance immortelle’ » par Isabelle Schwartz-Gastine, Université de Caen

Présentation :

Lorsqu’en avril 1803, François-Joseph Talma (1766-1826) reprend le rôle d’Hamlet dans l’adaptation de Jean-François Ducis (1733-1816), c’est un Comédien-Français apprécié de Napoléon et très célèbre, en particulier dans le répertoire de Ducis avec qui il était entré dans une collaboration fructueuse, assurant le succès du dramaturge autant que le sien propre. Dès son entrée au Théâtre Français en 1787, Ducis avait repéré ce jeune acteur à la beauté ténébreuse et à la voix feutrée, lui prédisant une carrière glorieuse. Parmi tous ses succès scéniques, Hamlet reste l’un de ses rôles les plus admirés, au Théâtre-Français où il en détient le monopole et surtout dans ses tournées personnelles triomphales en province ou à Bruxelles et Amsterdam, terres d’exil de nombreux Français lettrés. Talma mesmérise ses spectateurs par son regard intense qui leur fait croire à l’horreur de ses visions spectrales que des principes classiques de bienséance et de vraisemblance bannissent de la scène.

A l’autre extrémité du siècle, en 1886 et toujours à la Comédie-Française, dans l’adaptation d’Alexandre Dumas père (1802-1870) en collaboration avec Paul Meurice (1818-1905), le personnage devient le porte-parole de son temps, interprété par le grand Comédien-Français Mounet-Sully (1841-1916). Celui-ci marquera par son lyrisme et « l’exorcisme d’un geste », faisant alors de Hamlet le héros fin-de-siècle que Stéphane Mallarmé a tant admiré. Mounet-Sully interpréta Hamlet sur la scène française et européenne, et ira plus loin encore que son prédécesseur, jusqu’en Russie et même aux Etats-Unis (1894). En cette année 1886, la concurrence est grande puisque Sarah Bernhardt se travestit pour interpréter le héros sur une autre scène parisienne…

SHAKESPEARE ET LE JEU (détail)

SHAKESPEARE ROMANTIQUE (II) (détail)

SHAKESPEARE ET LES SERIES (détail)

SPECTACLE : The Winter’s Tale (détail)

 

VENDREDI 22 JANVIER 2016 (Journée complète + Soirée)

SHAKESPEARE : TRANSMISSION ET EVOLUTION (détail)

SHAKESPEARE ILLUSTRE (détail)

LES TRANSFORMATIONS D’HAMLET (détail)

SHAKESPEARE A L’ECRAN (détail)

SPECTACLE : Richard III (détail)

 

SAMEDI 23 JANVIER 2016 (Journée complète)

RELIRE LES SONNETS (détail)

SHAKESPEARE ET INTERNET (détail)

CLOTURE ET COCKTAIL MUSICAL (détail)

 

LIEU ET ACCES

FONDATION DEUTSCH DE LA MEURTHE
Grand Salon : accès par le pavillon central avec le beffroi.
Cité internationale universitaire de Paris
37 boulevard Jourdan – 75014 Paris

  • RER : ligne B, arrêt Cité Universitaire

  • Tram : ligne 3a, arrêt Montsouris ou Cité Universitaire

  • Métro : ligne 4, arrêt Porte d’Orléans

PARTENAIRES

  • Fondation Deutsch de la Meurthe, Cité internationale universitaire de Paris

  • GRIC, Université du Havre

  • CREA (EA 370), Université Paris Ouest Nanterre La Défense

  • IRCL (UMR 5186), Université Montpellier III / CNRS

COMITE SCIENTIFIQUE ET COMITE D’ORGANISATION

Comité scientifique : Yan Brailowsky (Université Paris Ouest, Société Française Shakespeare), Richard Burt (University of Florida), Maurizio Calbi (Università degli Studi di Salerno), Line Cottegnies (Université Sorbonne Nouvelle – Paris III), Dominique Goy-Blanquet (Université de Picardie), Sarah Hatchuel (Université du Havre, Société Française Shakespeare), Lucy Munro (King’s College London), Chantal Schütz (École Polytechnique, Société Française Shakespeare), Nathalie Vienne-Guerrin (IRCL / Université Paul-Valéry – Montpellier III, Société Française Shakespeare), Michèle Willems (Université de Rouen).

Comité d’organisation : Yan Brailowsky, Sarah Hatchuel, Chantal Schütz, Nathalie Vienne-Guerrin.

Le congrès est ouvert à tous, dans la limite des places disponibles.

Pour adhérer à la Société Française Shakespeare, cliquez sur ce lien : http://shakespeareanniversary.org/?Adhesion-a-la-Societe-Francaise

Contact: contact@societefrancaiseshakespeare.org

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Etes-vous, comme Mounet-Sully ou Talma, un cataphile ?

05 mercredi Août 2015

Posted by mounetsully in Actualité(s)

≈ Commentaires fermés sur Etes-vous, comme Mounet-Sully ou Talma, un cataphile ?

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Actualité, Alexandre Dumas, Arnaud Decroix, Auguste Barbier, À travers Paris inconnu, Élie Berthet, Ballande, Balzac, Catacombes, Cataphile, Claude Cochey, Comédie-Française, Editions Le Passage, Emile Zola, Eugène Maunoury, Eugène Sue, Gérard de Nerval, Gilles Thomas, ICI Radio-Canada, La Curée, Les catacombes de Paris, Les Samedis du monde, Mounet-Sully, Ossuaire, Paris souterrain, Paul Perrey, Pierre-Léonce Imbert, Talma, Victor Hugo

PUBLICATION

LES CATACOMBES Histoire du Paris souterrain (promenade littéraire dans les « catacombes »)

Les Catacombes - Gilles Thomas (Le Passage - 2015)
Cataphile* : nom commun donné aux visiteurs clandestins des anciennes carrières
(lexique de la Direction de la Voirie et des Déplacements dont dépend l’Inspection des carrières)

*il convient de distinguer le cataphile, qui aime et donc respecte ces lieux (philein signifiant aimer en grec), du cataclaste, qui les dégrade…

DECOUVERTE

Gilles Thomas, qui vient de publier aux éditions Le Passage (diffusion Le Seuil) son dernier ouvrage intitulé Les Catacombes – Histoire du Paris souterrain, à accepté de dévoiler tout spécialement pour nous les détails inédits d’une plongée sous Paris effectuée par Mounet-Sully aux alentours de 1870 et, plus largement, de nous familiariser avec cette activité insolite qui est aussi sa passion…

En 1782, pour la première fois, un opuscule anonyme mis en vente dans les magasins de nouveautés indiquait que l’on allait créer des « catacombes » à Paris, ceci en référence à celles de Rome. L’adoption de ce mot pour désigner les sous-sols de la capitale se révéla alors, bien au delà des espérances que l’on avait placées en cette désignation pour faire comprendre à la population de quoi il retournait ; ce fut un choix d’une redoutable efficacité.

Le sous-sol parisien va devenir dès lors un objet de fascination pour le public car ce mot de catacombes, évoquant indubitablement la mort, entre en parfaite résonance avec la Ville-lumière : c’est son double obscur qui émerge ainsi à la face du monde et crie sa présence avec laquelle l’on va désormais devoir vivre. Les catacombes vont alors s’immiscer partout, dans tous les esprits, car s’il va circuler de bouche à oreille tel aujourd’hui une rumeur pandémique à la vitesse d’un Internet fou lancé au galop et dopé aux stéroïdes anabolisants, il est également diffusé via la littérature. Les nouvelles et les romans ne vont cesser de propager la bonne parole (Balzac, Élie Berthet, Alexandre Dumas, Victor Hugo, Gérard de Nerval, Eugène Sue, Emile Zola, etc…), faisant boule de neige, et attirant par là même de plus en plus de visiteurs avides de découvrir ces catacombes municipales. Certains vont s’ingénier à tenter également de parcourir les centaines de kilomètres d’arcanes de galeries qui existent par ailleurs mais qui ne sont pas ouvertes au public, bien qu’interconnectées entre-elles et dont l’ossuaire ne représente qu’un sept-centième de la surface. Parmi ces amoureux de Paris, précurseurs des modernes cataphiles qui font trop souvent les gros titres des médias lorsque l’un d’entre eux s’égare sous la ville (alors qu’ils sont des centaines à y circuler), le littérateur Pierre-Léonce Imbert, auteur entre autres de « Les catacombes de Paris » en 1867, puis de « À travers Paris inconnu » en 1876. Accompagné de son complice Paul Perrey, tous deux organiseront à moult reprises des visites de ces carrières parisiennes interdites, entraînant dans leur sillage des amis, de simples curieux, des chanceux dont ils faisaient la connaissance. Parmi les privilégiés invités à venir découvrir ce Paris tant mystérieux qu’insolite, des artistes bien évidemment, mais surtout le futur grand Mounet-Sully !

Mounet-Sully vers 1870 par Eugène Maunoury

Mounet-Sully vers 1870 par Eugène Maunoury

Quand Mounet-Sully s’élève dans un rôle « en-dessous de tout » !

Ainsi Pierre-Léonce Imbert décrit, dans la publication en 1876 de son nouveau recueil « À travers Paris inconnu » qu’il dédicace à Paul Perrey (et qui n’est autre que la réédition de l’essai de 1867 publié sous le titre « Les catacombes de Paris » dont Paul Perrey en était l’illustrateur et qui se voit désormais modifié par des adjonctions ou des suppressions (voire des auto-censures)), un exemple de visite qu’il avait l’habitude de faire dans les carrières sous Paris (ossuaire inclus), sans en demander l’autorisation à qui que ce soit, et pour lesquelles il invitait régulièrement des amis ou des personnalités. La promenade effectuée ce « jour-là » (les publications diffèrent sur la date exacte mais en fonction de l’une ou l’autre des versions il pourrait s’agir d’une nuit du mois de mars 1867 ou bien d’avril 1876) par cinq personnes guidées par Pierre-Léonce Imbert (« votre serviteur, qui a souvent, hélas ! mangé du cheval enragé entre les buttes Chaumont et les buttes Montmartre ») et Paul Perrey (« qui a beaucoup voyagé dans les plaines de Montrouge »), peintre qui fréquenta beaucoup les rives de la Bièvre. Et c’est là que le sujet nous intéresse particulièrement car parmi les invités à cette escapade se trouvait Mounet-Sully, mais aussi Claude Cochey un jeune statuaire, un botaniste… et deux touristes, grands voyageurs devant l’éternel car décrits comme ayant « goûté du caviar sur le sommet neigeux du mont Olympe ». Il est intéressant de noter que Mounet-Sully et Cochey n’apparaissent que dans la version de 1876, remplaçant dans la liste des impétrants pénétrants sous Paris deux autres botanistes et que Mounet-Sully y est alors qualifié de Sociétaire de la Comédie-Française (en 1867, Mounet-Sully qui n’est à Paris que depuis un an suit encore les classes de Ballande). L’était-il vraiment au moment de sa visite, ou bien Imbert lui donne-t’il cette qualité parce qu’il l’est devenu depuis, c’est-à-dire au moment de la publication du reprint ?
Mounet-Sully ne fait alors rien d’autres que mettre ses pas dans les traces d’un de ses illustres prédécesseurs sur les scènes parisiennes : Talma (qui visita semble-t’il les carrières de Paris en 1802, comme le laisse supposer l’inscription ci-après, visible sous la rue Saint-Jacques).

© Crédit photographique Gilles Thomas

Inscription Talma sous la rue Saint-Jacques à Paris © Crédit Gilles Thomas

S’étant rassemblés pour cette activité nocturne qui ne portait pas encore de nom, ils utilisèrent comme moyen d’accès au Paris souterrain un puits au milieu d’un chantier de fondations, dans lequel pendait un câble. Pénétrer tous dans les carrières de Paris leur pris 2 minutes, temps nécessaires donc pour descendre de 20 mètres, mais surtout remonter pratiquement 100 ans en arrière puisque les galeries architecturées dans lesquelles ils allaient circuler n’ont commencées à l’être qu’à partir de 1777. C’est ainsi que le groupe déambula d’abord dans les carrières avant d’arriver à accéder à l’Ossuaire proprement dit. Ils sont bien évidemment munis de moyens d’éclairage divers et variés constitués « d’une lanterne, de bougies », mais aussi de vivres, suivant ainsi les recommandations parues quelques années plus tôt au sujet de tels périples souterrains, mais qui ne concernaient pourtant que la visite publique du musée des Catacombes. Il était ainsi conseillé « de se vêtir chaudement, d’apporter quelque provision de bouche, au moins le classique petit pain, non qu’il fût question de célébrer dans la demeure des morts un banquet funéraire, mais parce que l’on comptait rester quatre heures à faire cette exploration, et qu’il était à craindre que dans ces froides et humides régions quelqu’un ne fut pris de défaillance. » À l’époque, les carrières sous Paris étaient encore hantées, pour ne pas dire peuplées de monstres… volants : « des chauves-souris fouettaient [leurs] coiffures de leurs ailes membraneuses ». Ils s’arrêtèrent dans un carrefour, et firent ce qui est usuel en ce genre de situation lorsqu’il est prévu de demeurer quelque temps sur place, ils éteignirent leurs bougies afin de les économiser et allumèrent un punch (firent-ils réchauffer cette boisson alcoolisée à base de rhum, parfumée de citron et de cannelle ?), et ce qui s’y passa est si peu banal que cela mérita de demeurer dans les annales : « Mounet-Sully nous dit alors La Curée, de Barbier (Auguste). Durant dix minutes, transporté par le grand souffle patriotique qui traverse les strophes sonores, il nous tint haletants sous sa parole vibrante. Les échos grondaient, sinistres, dans les ténèbres des galeries : nous entendions « hurler les cloches », « la grêle des balles siffler » et la Marseillaise répondre « au lugubre accent des vieux canons de fonte ». Puis, tout à coup, la « vierge fougueuse », la Liberté, « forte femme aux puissantes mamelles, à la voix rauque », si vigoureusement sculptée par Rude, se dressait, radieuse, aspirant à pleines narines l’odeur âcre de la poudre, livrant ses « durs appas » aux terribles caresses des « bras rouges de sang », et dans l’Ossuaire frémissaient les os épars des victimes de la rue, et dans l’air, autour de nous, se formaient des spectres de combattants, et nous voyions la sainte canaille broyer un trône avec quelques tas de pavés. Non ! jamais peut-être cette poésie qui cingle comme un coup de fouet, éclate comme la trompette apocalyptique, ne remua plus profondément des âmes passionnées pour les idées modernes. Le décor était fantastique comme un conte d’Hoffmann. Toutes les formes, indécises, se perdaient dans ces noirs opaques qu’affectionne Ribot (Théodule). Noyés dans l’ombre, vaguement léchés par les langues bleues du punch, qui nous coloraient de teintes livides, nous semblions écouter du fond de la tombe les sublimes appels la vie de la Déesse populaire.
Le jeune et grand artiste de la Comédie-Française a, depuis, créé des rôles qui l’ont classé parmi les meilleurs tragédiens de notre époque ; jamais il ne fut mieux inspiré, plus émouvant que dans ce sombre carrefour. »

Gilles Thomas

GILLES THOMAS est fonctionnaire à la Ville de Paris, coauteur de l’Atlas du Paris souterrain, conseiller technique de multiples ouvrages et documentaires, il est « LE » spécialiste du sous-sol parisien.

Si vous souhaitez en savoir plus et découvrir son « Mounet-Sully sous Paris, ou le théâtre des Catacombes » (inédit), téléchargez sans attendre l’intégralité de son texte en cliquant ici (pdf)

Retrouvez également le Podcast de l’interview de Gilles Thomas donnée à ICI Radio-Canada pour l’émission Les samedis du monde animée par Arnaud Decroix (Samedi 31 octobre 2015) : « Le mystère des Catacombes ».

A lire également ci-dessous : CATACOMBES, une ville sous la ville (Figaroscope 2008)

2008-11-19 - FIGAROSCOPE - Catacombes de Paris

Catacombes, une ville sous la ville © Figaroscope 19/11/2008

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Sarah ? Vous avez dit Sarah ?

01 lundi Août 2011

Posted by mounetsully in Sarah & Jean...

≈ Commentaires fermés sur Sarah ? Vous avez dit Sarah ?

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Amphitryon, Doña Sol, Dussane, Hernani, Mounet, Mounet-Sully, Phèdre, Rachel, Ruy Blas, Sarah, Sarah Bernhardt, Talma, Victor Hugo

Sarah Bernhardt

Madame Sarah Bernhardt…

 
« Je vous aime, Jean.
Ah ! ne cherchez pas pourquoi, trop ne le sais. »   Sarah (1874)

 

Sarah Bernhardt et Mounet-Sully…

Enfin, rencontre miraculeuse d’un artiste qui l’égale et même peut-être qui la dépasse : lyrique comme elle, poétique comme elle, enivré de chant comme elle…

Avez-vous jamais songé que les grands tragédiens – ou les grandes tragédiennes – ont presque toujours joué seuls ? Talma a passé sa vie entre la beauté sans âme de Melle George et la laideur larmoyante de Melle Duchesnois. Rachel, selon le mot de Gautier, « emportait la tragédie avec elle quand elle rentrait dans les coulisses », laissant en scène le chétif Ligier et le brutal stentor Beauvallet. Mais Sarah, elle, pendant ces quelques années 1874 à 1880, eut pour partenaire Mounet-Sully. Ces deux génies de même puissance, de même nature, au même point de leur luxuriant printemps (Mounet avait quatre ans de plus que Sarah) s’enivrèrent ensemble de Racine et d’Hugo – et s’enivrèrent aussi l’un de l’autre. Tumultueuse conjonction de deux météores, liaison orageuse ou Mounet, dans une crise de jalousie, défonça un jour d’un seul coup de pied l’avant du fiacre où il se battait avec Sarah, mais aussi, en scène, aux heures inspirées, vertigineux essor de deux imaginations téméraires, sûres d’être suivies et servies, si haut qu’elles s’élancent, par des voix divines et des nerfs d’acier.

Ils jouèrent ainsi Amphitryon, Ruy Blas, Mithridate, Phèdre, et arrivèrent au plus haut degré de leur double flamboiement avec la fameuse reprise d’Hernani en 1877. Nous avons des photos de Sarah dans Doña Sol à cette époque : un corps libre de cuirasse et de jupons dans le fourreau de la robe Renaissance, un visage aigu et attirant que la coiffure dégagée sur les tempes met en pleine lumière, des yeux étincelants sous la mantille blanche. Et vous vous rappelez aussi le Hernani du jeu de Mounet : son corps athlétique dans le pourpoint de buffle, ses jambes bondissantes, son encolure et sa crinière de lion, son masque sonore de tragédie antique… Qui pourra dire ce que dut être le miracle de leurs voix, de leurs dictions se répondant l’une à l’autre, s’exaltant l’une l’autre ! On songe à Hernani disant à Doña Sol :

« Ta parole est un chant où rien d’humain ne reste. »

Leur parole atteignit ce chant-là – et le vieil Hugo, en voyant ressusciter l’hymne triomphal de son lointain printemps par ces deux rossignols enivrés, en l’entendant, pour la première fois, après cinquante années, et grâce à eux, éployer sa musique, le vieil Hugo pleura.

Béatrix Dussane – « Reines de théâtre » Editions H.Lardanchet – 1944

 

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