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Mounet-Sully et Paul Mounet

~ Le site des Frères Mounet

Mounet-Sully et Paul Mounet

Archives de Catégorie: L’image

La naissance du Cinéma

12 vendredi Août 2011

Posted by mounetsully in L'image

≈ Commentaires fermés sur La naissance du Cinéma

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28 décembre 1895, Affiche, Cappiello, Charles Ford, Chéret, Cinématographe Lumière, Lanterne Magique, Les frères Lumière, Naissance du Cinéma, René Jeanne, Vin Mariani, Willette

LA NAISSANCE DU CINEMA 

par René Jeanne et Charles Ford

Auguste et Louis LUMIERE en 1895

Auguste et Louis LUMIERE en 1895

 

– Entrez, messieurs dames, entrez. Venez voir un phénomène unique au monde ! Venez voir la merveille des temps modernes !

Devant le Grand Café, à Paris, à l’angle de la rue Scribe et du boulevard des Capucines, au centre des vrais Grands Boul’, un aboyeur s’égosille pour convaincre les badauds qui se pressent malgré le froid devant une affiche bariolée.

Nous sommes le 28 décembre 1895, en pleine trêve des confiseurs, et la foule circule lentement entre les petites baraques.

[…]

Cependant, l’affiche, dans la tradition pimpante de Chéret, de Willette, et du jeune Cappiello, éclate de couleurs. Un vieux prêtre, bonhomme, bréviaire sous le bras, cherche à se frayer passage parmi la foule de l’image devant un agent ganté de blanc. C’est un peuple hétéroclite de figurants : enfants en chapeau Jean-Bart, polytechniciens à bicorne, gommeux monoclés, dames à cabriolets empanachés d’autruche se bousculent sous l’œil hilare des trois sergots barbichus. Au-dessus, en lettres énormes, l’inscription : « Cinématographe Lumière »

Il n’y a pas de différence entre la foule de l’affiche et la foule qui regarde l’affiche.

CINEMATOGRAPHE LUMIERE - Affiche de Henri Brispot - 1895

CINEMATOGRAPHE LUMIERE – Affiche de Henri Brispot – 1895

Le bonimenteur souffle un instant dans ses doigts, tape du pied et reprend :

– Entrez, mesdames et messieurs, vous allez voir ce que vous n’avez jamais vu. Des personnages grandeur nature qui vivent et remuent sur une toile comme s’ils étaient parmi vous ! Oui madame ! Plus fort que la lanterne magique ! Une demi-heure de spectacle ininterrompu. Un franc seulement. Vingt sous.

[…]

Un couple s’engage dans l’escalier étroit du Grand Café et débouche dans une salle de dimensions modestes, dont les murs disparaissent sous des tapis genre Orient. Des chaises de fer pliantes sont disposées en rang dans cet ancien fief des joueurs de billard « Le Frottin » baptisé « Salon Indien ». Sur le mur du fond, on a disposé une toile blanche de la grandeur d’un drap d’enfant.

Sous cet écran improvisé, un pianiste invisible tape les premières mesures d’une valse à la mode, valse mauve, valse, bleue, valse cyclamen, hussard majuscule et fascination.

– Ah zut ! C’est bien de la lanterne magique, ni plus ni moins. Nous sommes refaits, proteste Madame, aigre.

Tout à coup, la lumière s’éteint, bien que la salle soit presque vide, tandis qu’un grignotement de grosses souris s’installe dans les intervalles du piano et qu’un projecteur vise péniblement l’écran avant d’y fixer les mots qui ne sont pas encore magiques :

CINEMATOGRAPHE LUMIERE

Le couple grognon s’apprête à quitter ses places pour aller noyer sa déception dans un Vin Mariani ou une « mominette », lorsque le titre disparaît. Et c’est le miracle. L’image dansante d’une grille d’entrée d’usine surgit. Et ce n’est pas une photo, ça bouge. Des ouvrières souriantes sortent d’un pas pressé, la jupe retroussée, le corsage confortable. Un jeune cycliste en casquette pédale, prêt à crever l’écran et semble se diriger vers le spectateur.

– Ho !, font d’une seule voix les rares assistants.

L’image mouvante est sautillante, mais quelle étrange illusion ! C’est la vie même ! Le couple bourgeois se rassied dans un soupir enchanté. Le cinéma vient de faire ses premières conquêtes.

Un « frisson nouveau » est né.

René Jeanne et Charles Ford – « LE ROMAN VRAI DE LA IIIe REPUBLIQUE » Editions Denoël – 1956

Pour en savoir plus et continuer cette fabuleuse aventure : Institut Lumière

 

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Le théâtre cinématographique à Neuilly

12 vendredi Août 2011

Posted by mounetsully in L'image

≈ Commentaires fermés sur Le théâtre cinématographique à Neuilly

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Albert Lambert, Anatole France, André Calmettes, Formigé, Jules Lemaître, Julia Bartet, Le Bargy, Le Film d'art, Le Retour d'Ulysse, Mistinguette, Paul Mounet, Pénélope, Pièce cinématographique, Ulysse

LE FILM D'ART - Les studios rue Chauveau à Neuilly 1908

L’ILLUSTRATION – 31 Octobre 1908 – Un entr’acte au théâtre du Film d’Art – Studio de la rue Chauveau à Neuilly lors du tournage du  » Retour d’Ulysse » – Le foyer des artistes : à droite, sur un banc, Mme Bartet (Pénélope), voilée, converse avec M. Delaunay (le grand prêtre).

Nous avons depuis plusieurs mois déjà, un théâtre de plus mais un théâtre extraordinaire et infidèle aux traditions les plus sacrées, puisqu’aucun journal encore n’en a signalé l’existence. Il a été édifié par M. Formigé, et personne ne l’a imprimé, et l’on a publié ni ses façades où le fer de couleur tendre sertit le verre limpide, ni ses plans. Il est dirigé par l’un des plus artistes metteurs en scène qui soient, et nul ne l’a proclamé ; ses auteurs portent les noms les plus retentissants de la littérature dramatique, et l’on n’en sait rien ; comédiens et tragédiens choisis entre les plus fameux, les plus applaudis, se sont succédés sur ses planches ; des talents originaux, et parfois un peu excentriques, y ont alterné avec des talents classiques et consacrés.

Dans le paisible quartier où, volontairement, on l’exila, loin des potins, à Neuilly, les voisins, les promeneurs flânant à l’ombre des platanes, ont vu se glisser tour à tour par la petite porte basse du jardinet qui l’entoure la divine Bartet et Melle Mistinguette, M. Max Dearly et M. Paul Mounet, le mime Séverin après M. Albert Lambert, et, presque tous les jours, M Le Bargy et M. Calmettes ; puis, le lendemain, ils cherchaient en vain dans leur journal un écho, une note au « courrier », le tableau des recettes, ce baromètre du succès.

Etrange théâtre, en vérité, si modeste, si mystérieux ! Mais voici la première indiscrétion : L’Illustration en a la primeur, et, bientôt, on entendra parler du Film d’Art. Car ce théâtre de la rue Chauveau, en effet, tout comme celui de la rue des Alouettes, dont nous allâmes naguère, de compagnie et toutes portes ouvertes, visiter les coulisses, est un théâtre cinématographique.

Je ne crois pas faire de tort au cinématographe en constatant que son répertoire dramatique, s’il est curieux, amusant, et bien souvent tout à fait étonnant quant à l’exécution, est généralement assez puéril d’invention. Le film, alimenté au jour le jour par des passants, pour ainsi dire, n’a pas trouvé encore son Shakespeare ni son Molière.

Pourtant, quel admirable public à satisfaire, à cultiver, que ces foules où se coudoient les plus humbles et les plus délicats ; où quelque candide écolier, un jour de vacances, risque de s’asseoir, chétif, auprès de M. Anatole France, par exemple, amateur passionné de ces spectacles ! Et qui n’a rêvé d’une dramaturgie spéciale, intelligemment appropriée à ce mode nouveau d’interprétation, d’un répertoire superbe auquel ne dédaigneraient pas collaborer des écrivains en pleine gloire, d’authentiques artistes, et que viendraient enrichir tour à tour des fééries naïves et souriantes comme des contes de grand’mère, des drames sobres, émouvants comme des épopées, tout cela réglé par un metteur en scène rompu à toutes les habiletés, et interprété, dans de somptueux décors, dans l’auguste cadre de quelque demeure historique ou devant la frissonnante toile de fond d’un beau paysage, dans la clairière ensoleillée, au bord du fleuve ou de l’étang, par les reines et les rois de la rampe ?

Ce rêve-là est précisément celui qu’ont ambitionné de réaliser les créateurs du Film d’Art. Dans quelques jours, enfin, après bien des semaines d’un consciencieux et lent travail, on va pouvoir apprécier le plein succès de leur entreprise. […] (lire la suite)

G.B. – « Le théâtre cinématographique » L’ILLUSTRATION n° 3427 – 31 octobre 1908

 
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A propos du « Retour d’Ulysse » par le Film d’Art…

11 jeudi Août 2011

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≈ Commentaires fermés sur A propos du « Retour d’Ulysse » par le Film d’Art…

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Albert Lambert, André Calmettes, Cinématographe, Film d'Art, Jules Lemaître, Julia Bartet, l'Odyssée, Le Bargy, Le Retour d'Ulysse, Mounet-Sully, Pantomime, Pathé, Paul Mounet, Pénélope, Ulysse

[…] Il nous faut revenir vers le calme de la rue Chauveau, à Neuilly, où M. Le Bargy, avec la collaboration de M.Calmettes, qui a tout préparé d’avance et dirigé les premières répétitions, achève de régler Le Retour d’Ulysse, de M. Jules Lemaître.

LE RETOUR D'ULYSSE - Paul Mounet - Le Film d'Art 1908

Le temps est délicieux pour cette promenade. Par les avenues ensoleillées que nous suivons, c’est à peine si quelques feuilles d’or jonchent le sol. Dans la haute salle de verre et d’acier, une délicate lumière, alanguie, très douce, tamisée, quand il faut, par des velums, éclaire les plus piquants tableaux.

Au fond, un décor planté, la salle du trône du palais d’Ulysse, ouverte sur une terrasse fleurie de lauriers-roses, et, appuyé là contre, à gauche, un bois d’oliviers dont les feuillages menus voilent à demi l’azur clair de la mer Ionienne, un autre décor placé en paravent, j’imagine, pour protéger les opérateurs campés au premier plan avec leur appareil de prise de vues. Car, sous ce hall énorme, les vents coulis folâtrent à leur aise, et malgré le rayonnement de deux gros poêles chauffés au rouge, il fait frais, plutôt.

Les machinistes vérifient la solidité de leurs fragiles constructions ; les garçons d’accessoires disposent les derniers sièges, les fourrures fauves sur le trône royal. M. Calmettes, metteur en scène attentif, veille à ces préparatifs suprêmes. Des Grecs à demi nus, jambes à l’air, un paletot jeté sur leurs courtes tuniques sans manches, des Grecques aux blancs péplos, un peu transies loin du soleil d’Ithaque, vont viennent en attendant les protagonistes, et peu à peu, finissent par se réunir, en deux groupes qui frissonnent, autour des poêles.

M. Albert Lambert, bientôt, descend les rejoindre, mieux couvert, cependant, et protégé par sa chlamyde de laine ; et, devant ce mélange de vestons, de cottes bleues, de draperies savantes, d’oripeaux de théâtre, on dirait de quelque halte du chariot de Thespis dans une auberge des grand’routes. C’est pittoresque au possible.

On fume un moment, malgré la défense, car l’atmosphère enfumée est peu propice à l’enregistrement des bonnes bandes. Mais M. Le Bargy arrive, et, sévère gardien de la discipline, jaloux de fournir du beau travail, prie même ses camarades de cesser. Il n’y aura que Paul Mounet, Ulysse superbe et indomptable, qui, ses mâles bras nus, de belles cnémides d’airain aux jambes, se hasardera, plus tard, à enfreindre discrètement cette consigne inflexible.

Et voici, enfin, Mme Bartet, plus souple, plus harmonieuse, plus divine que jamais sous des étoffes blondes brodées de crocos. Nous n’entendrons pas aujourd’hui sa voix aux mélodieuses inflexions, puisqu’elle s’est résignée à jouer la pantomime seulement ; mais la voir agir, se mouvoir, marcher dans ses onduleux voiles, gagner, à son tour, le poêle bien chaud, n’est-ce pas, déjà, un charme suffisant ?

LE FILM D'ART - Le Retour d'Ulysse avec Julia Bartet - PATHE 1908

L’ILLUSTRATION – 31 Octobre 1908 – Le Film d’Art – « Le Retour d’Ulysse » – Pénélope frileuse : Mme Bartet prend un « air de feu ».

On attendait plus qu’elle, et l’on commence.

On attaque le troisième tableau, celui où le grand prêtre (M. Delaunay) va présenter à la reine des prétendants, et à leur tête Antinoüs (M. Albert Lambert). Et vous voyez ici Le Retour d’Ulysse, c’est une de ces pages comme M. Jules Lemaître en a écrit plusieurs déjà, plus savoureuses, plus délicates les unes que les autres, En marge des vieux livres ; une page « en marge » de l’Odyssée, avec les quelques licences obligatoires, ou du moins permises : ainsi,  le rajeunissement de Télémaque, qui n’est plus, afin de ménager une émotion aux mères, qu’un enfant de douze à quinze ans.

LE FILM D'ART - Le Retour d'Ulysse avec Paul Mounet - PATHE 1908

L’ILLUSTRATION – 31 Octobre 1908 – Le Film d’Art : « L’ACADÉMIE » et la « COMÉDIE » travaillant pour le Cinématographe – « Le Retour d’Ulysse » – Scénario de M. Jules Lemaître, mis en scène par M. Le Bargy et mimé par Mme Bartet (Pénélope), M. Delaunay (le grand prêtre), M. Albert Lambert (Antinoüs) et M. Paul Mounet (Ulysse).

La scène s’anime, sous l’impulsion énergique de de M. Le Bargy. Quatre fois, cinq fois, six, peut-être, on l’a recommencée. Elle va, enfin, et les cinématographes de la maison Pathé (qui éditera les productions du Film d’Art) sont autorisés à « tourner ». Et ils ne tournent pas longtemps, à chaque séance, tant est exigeant, sévère, méticuleux, le directeur de la scène. Quelques mètres de bande, tout au plus, c’est le rendement de la matinée, d’une journée souvent.

La scène est vide. On va recommencer, pour la prise de vue cette fois.

LE FILM D'ART - Le Retour d'Ulysse avec Paul Mounet et Julia Bartet - PATHE 1908

L’ILLUSTRATION – 31 Octobre 1908 – Le Film d’Art – Une répétition du  » Retour d’Ulysse » – MM. Le Bargy et Calmettes règlent le geste de Pénélope repoussant les prétendants.

– Entrez, les prétendants ! commande M. Le Bargy. Et les guerriers insolents, la tête ceinte du bandeau, chlamydes au vent, franchissent le seuil.

– Entrez, Bartet !… A genoux, les prétendants !… Relevez-vous !… A genoux, Delaunay… le geste de supplication ! Non ! non ! Bartet ! et Mme Bartet fait ce geste de dénégation, repousse les soupirants assez audacieux pour briguer la couche du fils de Laerte, se jette sur son enfant, seul roi d’Ithaque !… Et là vous verrez avec quelle tendresse, de quel élan passionné, et retenu, pourtant, avec un art suprême, l’idéale Pénélope embrasse, à ce moment, le rejeton chéri du subtil Odysseus !

C’est fini. Les petits moulins de l’appareil enregistreur se sont arrêtés. On va passer à une autre scène.

Pénélope, Ulysse, Antinoüs, les guerriers, les suivantes, les gardes, les esclaves, de nouveau, se pressent autour des gros calorifères, cependant que les machinistes plantent le décor de la cour où, l’un après l’autre, les prétendants essayeront l’arc en leurs faibles mains inflexible.

LE FILM D'ART - Paul Mounet dans le studio de la rue Chauveau à Neuilly 1908

L’ILLUSTRATION – 31 Octobre 1908 – Dans les coulisses du tournage du  » Retour d’Ulysse » – Ulysse (M. Paul Mounet), Antinoüs (M. Albert Lambert), un grand prêtre (M. Delaunay) et autres personnages d’un scénario de M. Jules Lemaître.

En somme, il n’échappera pas au lecteur que nous voilà assez loin des spectacles que lui présente régulièrement le cinématographe, et dont nous lui avons naguère révélé les dessous. Pourtant, dans certains cas, les trucs propres à l’appareil permettront des effets dramatiques nouveaux. Mais ce qu’on a cherché surtout, c’est à réaliser artistement, et à fixer des pantomimes simples, expressives, interprétées par de grands acteurs ; c’est parer de la plus captivante façon, en l’entourant de toutes les séductions que peut y ajouter une mise en scène irréprochable, magnifique, pour la diffuser ensuite jusque dans les faubourgs, jusque dans les hameaux, la pensée d’auteurs qui n’avaient pu recueillir jusqu’ici les bravos d’une élite. C’est une tentative à la fois belle et saine.

G.B. – « Le théâtre cinématographique » L’ILLUSTRATION n° 3427 –           31 octobre 1908

Lire aussi : (« Le théâtre cinématographique à Neuilly »)

 
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Mounet-Sully et le cinéma

12 mardi Juil 2011

Posted by mounetsully in L'image, L'image & le son

≈ Commentaires fermés sur Mounet-Sully et le cinéma

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Actualités cinématographiques, Affiche Pathé Frères, Béatrix Dussane, Georges Berr, Le Film d'art, Marie Leconte, Mounet-Sully, Muet, Oedipe roi, Paul Mounet, Pièce cinématographique, Précieuses Ridicules, Sarah Bernhardt

Tout comme pour les premiers enregistrements sonores, la grande Sociétaire Béatrix Dussane, auteur de nombreux ouvrages et conférences sur le théâtre et sur les acteurs, nous rappelle ici ce que furent les premières véritables « œuvres » cinématographiques auxquelles, du reste, elle participa. Ce témoignage sans concessions, nous donne, une fois de plus, par des mots simples, un éclairage on ne peut plus juste de cette entreprise débutante à laquelle participèrent bon nombre d’acteurs de théâtre aux noms prestigieux et plus particulièrement Mounet-Sully et son frère Paul Mounet.

Puissent ces quelques lignes bannir à jamais des termes comme « ridicule » ou « grotesque » des commentaires de ceux qui font le choix de visionner ces films, « scènes cinématographiques » et images d’actualités et de remplacer leurs sourires amusés par une expression plus encline à la réflexion et la curiosité ? Puissions-nous enfin comprendre une bonne fois pour toutes, que ces images, à l’instar des premiers enregistrements sonores, ne nous révèlent absolument rien du talent ni du jeu de ceux qui se sont prêtés, c’est le cas de le dire, « au jeu ». Pour ceux qui savent ce qu’est vraiment le théâtre, ceci n’est pas du théâtre et pour ceux qui savent ce qu’est le cinéma, ceci n’en est pas encore.

Frédérick Sully

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FILMS D’ART PATHE FRERES – Mounet-Sully, Paul Mounet… Affiche par Candido Aragonèse de Faria – 1911

Mounet-Sully et le cinéma

Son aventure dans le cinéma débutant est également désastreuse. C’est en 1908 que Le Bargy met sur pied la société du Film d’Art, avec le projet précis de faire passer sur l’écran les plus illustres acteurs du temps.

C’est du muet, ne l’oublions pas ! La scène de théâtre jouée sans paroles (et aussi sans métier cinématographique : où l’auraient-ils appris ?) sera accompagnée sur l’écran des fragments de texte appropriés. Vous connaissez, par les vieilles « actualités » la cadence d’images de cette époque. Les acteurs sentent bien qu’il faudrait ralentir leurs mouvements, diminuer l’amplitude de leurs gestes, estomper leurs jeux de physionomie. Mais il faudrait alors un scénario de cinéma, et non le déroulement d’un texte classique. Maquillage, éclairage, science du metteur en scène, tout est encore dans l’enfance. Et quelle naïveté chez tous ! Au même Film d’Art, on entreprend, avec Georges Berr et Marie Leconte (et moi-même, débutante éperdue) de tourner, en muet, les Précieuses Ridicules ! La chose d’ailleurs, ne sera jamais achevée…

C’est dans ces conditions que l’on mobilise Mounet-Sully avec la plus terrible scène d’Œdipe-Roi : hurlements de douleur (muets), visage ruisselant de sang, tâtonnement d’aveugle égaré, lamentations et imprécations (muettes…). Là il ne nous reste de lui qu’une vision de cauchemar…

Il faut vous résigner à le rêver à travers ce que nous pourrons vous en dire : la mécanique rudimentaire a échoué, notre ferveur et notre imagination gardent des chances meilleures.

Béatrix Dussane – « Dieux des planches » Edition Flammarion 1900 vécu – 1964

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