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Mounet-Sully et Paul Mounet

~ Le site des Frères Mounet

Mounet-Sully et Paul Mounet

Archives de Tag: Paul Meurice

Mounet-Sully : Un hommage chez Victor Hugo

02 mardi Fév 2016

Posted by mounetsully in Actualité(s)

≈ Commentaires fermés sur Mounet-Sully : Un hommage chez Victor Hugo

Étiquettes

Comédie-Française, Commémorations nationales, Frédérick Sully, Gérard Audinet, Guernesey, Hernani, Jean Mounet-Sully, Jeanne Rémy, Jeanne Sully, La fin de Satan, Le Roi s'amuse, Les Burgraves, Maison de Victor Hugo, Marion Delorme, Michèle Bertaux, Oceano nox, Paul Meurice, Paul Mounet, Ruy Blas, Sarah Bernhardt, Victor Hugo

EXPOSITION

2 février 2016 – 3 avril 2016

MAISON DE VICTOR HUGO – PARIS (entrée libre)

 

MOUNET-SULLY - Cliché par E.Maunoury vers 1875

MOUNET-SULLY – Cliché par E.Maunoury vers 1875 © Coll. F.Sully

 

MOUNET-SULLY : UN HOMMAGE CHEZ VICTOR HUGO

Le musée rend hommage à l’acteur Jean Mounet-Sully (1841-1916) pour le centenaire de sa mort, qui s’inscrit dans le cadre des commémorations nationales.

Par son jeu inédit et par sa beauté, Mounet-Sully a subjugué une époque où le théâtre vivait son dernier âge d’or avant l’invention du cinéma. Alors que la tragédie semblait moribonde, ses interprétations ont révolutionné et donné un nouveau souffle de vie à la Comédie-Française. Par une rare conjonction qui met face à face deux interprètes d’égal génie, Mounet-Sully eût aussi la chance d’être le partenaire à la scène – mais un temps aussi, à la ville ! – de Sarah Bernhardt. Cet hommage se concentre sur les grands rôles du théâtre de Victor Hugo qui ont marqué la carrière de Mounet-Sully.

S’il doit au monologue de Don Carlos d’Hernani son premier rôle à l’Odéon, c’est en 1873, l’année qui suit son entrée comme pensionnaire à la Comédie-Française, qu’il débute avec le rôle de Didier dans Marion de Lorme. D’abord inquiet face à ce débutant inconnu, Hugo lui accorde sa confiance après l’avoir vu dans Oreste. Il jouera la pièce jusqu’en 1915, prenant le rôle de Louis XIII à partir de 1907. Il prend ensuite, le 21 novembre 1877, le rôle-titre d’Hernani qu’il jouera sans pratiquement discontinuer jusqu’en 1911, l’interprétant près de quatre-cents fois et le marquant durablement de son empreinte. Deux ans plus tard, en 1879, il est Ruy Blas, rôle qu’il incarnera près de deux cents soixante fois. Comme à son habitude, il travaille son rôle en profondeur et le renouvelle, défendant son point de vue devant Victor Hugo et Paul Meurice qui supervisent les répétitions. Le 22 novembre 1882, il entre dans un nouveau rôle, celui de François Ier, dans Le Roi s’amuse qu’il troquera contre celui de M. de Saint-Vallier à partir de 1911.

Le 22 mai 1886, Mounet-Sully participe à l’hommage que la Comédie-Française rend à Victor Hugo lisant des passages inédits de La fin de Satan.

Enfin, en 1902, pour le centenaire du poète il interprète Job dans Les Burgraves mis en scène par Paul Meurice. Il s’y retrouve en compagnie de son frère, Paul Mounet (1847-1922) – entré aussi à la Comédie-Française en 1889, après avoir débuté en 1882 à l’Odéon – dans le rôle de Magnus. La même année, il rencontre la comédienne Jeanne Rémy (1881-1961) qui deviendra sa compagne et lui donnera une fille Jeanne Sully (1905-1995) qui deviendra à son tour Sociétaire de la Comédie-Française en 1937 perpétuant ainsi l’héritage du tragédien.

Le dernier acte hugolien de Mounet-Sully est sa participation aux fêtes d’inauguration de la statue de Victor Hugo à Guernesey, le 7 juillet 1914, où il récite Oceano nox.

Dans l’appartement de Victor Hugo, l’acteur qui a donné vie à nombre de rôles de son théâtre, est évoqué par des œuvres et des documents issus des collections du musée – dont certains rarement présentés – et des archives familiales.

Exposition « Format de poche » dans l’appartement de Victor Hugo réalisé par Gérard Audinet et Michèle Bertaux avec le concours de Frédérick Sully

Entrée libre du mardi au dimanche de 10h à 18h sauf jours fériés

MAISON DE VICTOR HUGO
6 place des Vosges – 75004 PARIS

Tél. 01 42 72 10 16

Dossier de presse, contacts et infos (Cliquer ici)

 

Logo Maison de Victor Hugo

 

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Hamlet de Talma à Mounet-Sully : une ressemblance immortelle (Shakespeare 2016)

04 lundi Jan 2016

Posted by mounetsully in Actualité(s)

≈ Commentaires fermés sur Hamlet de Talma à Mounet-Sully : une ressemblance immortelle (Shakespeare 2016)

Étiquettes

2016, Actualité, Alexandre Dumas, Comédie-Française, Commémorations nationales, Hamlet, Isabelle Schwartz-Gastine, Jean-François Ducis, Molé, Mounet-Sully, Napoléon, Paul Meurice, Richard III, Sarah Bernhardt, Shakespeare, Shakespeare après Shakespeare, Société Française Shakespeare, Stéphane Mallarmé, Talma, Théâtre-Français, The Winter’s Tale

AGENDA 2016 – COMMEMORATIONS NATIONALES

CONGRES « SHAKESPEARE après SHAKESPEARE »

CONFERENCE (21 janvier 2016 à 10h00)

Si l’année 2016 sera marquée en France par le 100ème anniversaire de la disparition du tragédien Mounet-Sully, l’Angleterre, elle, célébrera pour la deuxième fois en deux ans la mémoire de son illustre dramatuge William Shakespeare (1564-1616).

C’est dans ce contexte que se tiendra à Paris les 20, 21, 22 et 23 janvier prochain, le congrès Shakespeare après Shakespeare organisé pour la France par la Société Française Shakespeare. A noter dans le programme de ces riches journées d’étude et d’échanges visant à mesurer la pérennité de l’héritage shakespearien, une communication inédite intitulée « Hamlet de Talma à Mounet-Sully : ‘une ressemblance immortelle' ».

Cette communication s’appliquera à revisiter l’interprétation d’Hamlet au cours du XIXe siècle français, portée par des acteurs d’exception dont l’interprétation, à contre-courant des pratiques théâtrales de leur époque, confère au héros shakespearien « une ressemblance immortelle », comme l’a écrit Mallarmé. Il est d’autant plus opportun de se pencher sur Hamlet et le Hamlétisme en cette année commémorative shakespearienne que l’on peut l’associer à deux autres commémorations d’importance : la disparition de Ducis, le dramaturge qui a permis à la tragédie shakespearienne d’être portée à la scène française pour la première fois grâce à ses interprètes (Molé puis Talma), mort deux cents ans après Shakespeare, ainsi que celle de Mounet-Sully, cent ans plus tard, lui qui, toujours d’après Mallarmé, avait fait de Hamlet « le sceau d’une époque ».

Isabelle Schwartz-Gastine

Congrès Shakespeare après Shakespeare (2016)

Congrès Shakespeare après Shakespeare © SFS 2016

PROGRAMME

MERCREDI 20 JANVIER 2016 (Soirée)

SPECTACLES : Richard III ou The Winter’s Tale (détail)

 

JEUDI 21 JANVIER 2016 (Journée complète + Soirée)

SHAKESPEARE ROMANTIQUE (I) (détail)

dont à 10h00 :

« Hamlet de Talma à Mounet-Sully : ‘une ressemblance immortelle’ » par Isabelle Schwartz-Gastine, Université de Caen

Présentation :

Lorsqu’en avril 1803, François-Joseph Talma (1766-1826) reprend le rôle d’Hamlet dans l’adaptation de Jean-François Ducis (1733-1816), c’est un Comédien-Français apprécié de Napoléon et très célèbre, en particulier dans le répertoire de Ducis avec qui il était entré dans une collaboration fructueuse, assurant le succès du dramaturge autant que le sien propre. Dès son entrée au Théâtre Français en 1787, Ducis avait repéré ce jeune acteur à la beauté ténébreuse et à la voix feutrée, lui prédisant une carrière glorieuse. Parmi tous ses succès scéniques, Hamlet reste l’un de ses rôles les plus admirés, au Théâtre-Français où il en détient le monopole et surtout dans ses tournées personnelles triomphales en province ou à Bruxelles et Amsterdam, terres d’exil de nombreux Français lettrés. Talma mesmérise ses spectateurs par son regard intense qui leur fait croire à l’horreur de ses visions spectrales que des principes classiques de bienséance et de vraisemblance bannissent de la scène.

A l’autre extrémité du siècle, en 1886 et toujours à la Comédie-Française, dans l’adaptation d’Alexandre Dumas père (1802-1870) en collaboration avec Paul Meurice (1818-1905), le personnage devient le porte-parole de son temps, interprété par le grand Comédien-Français Mounet-Sully (1841-1916). Celui-ci marquera par son lyrisme et « l’exorcisme d’un geste », faisant alors de Hamlet le héros fin-de-siècle que Stéphane Mallarmé a tant admiré. Mounet-Sully interpréta Hamlet sur la scène française et européenne, et ira plus loin encore que son prédécesseur, jusqu’en Russie et même aux Etats-Unis (1894). En cette année 1886, la concurrence est grande puisque Sarah Bernhardt se travestit pour interpréter le héros sur une autre scène parisienne…

SHAKESPEARE ET LE JEU (détail)

SHAKESPEARE ROMANTIQUE (II) (détail)

SHAKESPEARE ET LES SERIES (détail)

SPECTACLE : The Winter’s Tale (détail)

 

VENDREDI 22 JANVIER 2016 (Journée complète + Soirée)

SHAKESPEARE : TRANSMISSION ET EVOLUTION (détail)

SHAKESPEARE ILLUSTRE (détail)

LES TRANSFORMATIONS D’HAMLET (détail)

SHAKESPEARE A L’ECRAN (détail)

SPECTACLE : Richard III (détail)

 

SAMEDI 23 JANVIER 2016 (Journée complète)

RELIRE LES SONNETS (détail)

SHAKESPEARE ET INTERNET (détail)

CLOTURE ET COCKTAIL MUSICAL (détail)

 

LIEU ET ACCES

FONDATION DEUTSCH DE LA MEURTHE
Grand Salon : accès par le pavillon central avec le beffroi.
Cité internationale universitaire de Paris
37 boulevard Jourdan – 75014 Paris

  • RER : ligne B, arrêt Cité Universitaire

  • Tram : ligne 3a, arrêt Montsouris ou Cité Universitaire

  • Métro : ligne 4, arrêt Porte d’Orléans

PARTENAIRES

  • Fondation Deutsch de la Meurthe, Cité internationale universitaire de Paris

  • GRIC, Université du Havre

  • CREA (EA 370), Université Paris Ouest Nanterre La Défense

  • IRCL (UMR 5186), Université Montpellier III / CNRS

COMITE SCIENTIFIQUE ET COMITE D’ORGANISATION

Comité scientifique : Yan Brailowsky (Université Paris Ouest, Société Française Shakespeare), Richard Burt (University of Florida), Maurizio Calbi (Università degli Studi di Salerno), Line Cottegnies (Université Sorbonne Nouvelle – Paris III), Dominique Goy-Blanquet (Université de Picardie), Sarah Hatchuel (Université du Havre, Société Française Shakespeare), Lucy Munro (King’s College London), Chantal Schütz (École Polytechnique, Société Française Shakespeare), Nathalie Vienne-Guerrin (IRCL / Université Paul-Valéry – Montpellier III, Société Française Shakespeare), Michèle Willems (Université de Rouen).

Comité d’organisation : Yan Brailowsky, Sarah Hatchuel, Chantal Schütz, Nathalie Vienne-Guerrin.

Le congrès est ouvert à tous, dans la limite des places disponibles.

Pour adhérer à la Société Française Shakespeare, cliquez sur ce lien : http://shakespeareanniversary.org/?Adhesion-a-la-Societe-Francaise

Contact: contact@societefrancaiseshakespeare.org

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« Répétitions Mouvementées », une comédie de Danièle Gasiglia à la Librairie Théâtrale le 16 mars 2015

10 mardi Mar 2015

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≈ Commentaires fermés sur « Répétitions Mouvementées », une comédie de Danièle Gasiglia à la Librairie Théâtrale le 16 mars 2015

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Actualité, Albert Lambert, Arnaud Laster, Danièle Gasiglia-Laster, Emile Perrin, Fabienne Vette, Febvre, Festival Victor Hugo et Egaux, Julia Bartet, Librairie Théâtrale, Marie Favart, Mounet-Sully, Paul Meurice, Pierre-François Kettler, Pierre-François Lamiraud, Répétitions Mouvementées, Sarah Bernhardt, Victor Hugo

SPECTACLE – LUNDI 16 MARS 2015 à 18H00

LIBRAIRIE THEATRALE – 3 RUE DE MARIVAUX – 75002 PARIS

Après le succès des représentations données au Musée de la Vie Romantique et au Théâtre du Nord-Ouest, venez assister aux Répétitions Mouvementées de Victor Hugo avec quelques-uns des interprètes de son théâtre : Mounet-Sully, Sarah Bernhardt, Julia Bartet, Albert Lambert…

C’est drôle, animé, pour tout dire, mouvementé !

REPETITIONS MOUVEMENTEES - Comédie de Danièle Gasiglia-Laster (Affiche Mars 2015)

Comédie de Danièle Gasiglia en lecture-spectacle. Dans le cadre du Festival Victor Hugo et Egaux 2015 (plus d’info).

Durée :  1 h 30.

Avec Pierre-François Lamiraud (Mounet-Sully), Fabienne Vette (Sarah Bernhardt, Une jeune actrice), Pierre-François Kettler (Emile Perrin, Paul Meurice, Febvre, Albert Lambert), Arnaud Laster (Victor Hugo), Danièle Gasiglia (Mariette, Marie Favart, Julia Bartet, Lise).

Le 16 mars à 18h : Librairie théâtrale, 3 rue de Marivaux, Paris 2e.  Entrée libre. Réservation fortement conseillée (01.42.96.89.42)

Texte intégral en vente sur place ou en commande via le site de la Librairie Théâtrale :

REPETITIONS MOUVEMENTEES - Comédie de Danièle Gasiglia-Laster (Publication)

 

 

REPETITIONS MOUVEMENTEES ou Victor Hugo et ses interprètes Comédie de Danièle Gasiglia

88 pages – 6 €

Librairie Théâtrale, Paris (2014)

 

 

Dossier de presse (extraits) :

« Ces fragments de répétitions nous révèlent des personnages délivrés de leur légende, plus humains, mieux à même de nous faire sentir la beauté des rôles et la puissance des répliques. Danièle Gasiglia ressuscite avec finesse et humour la préparation mouvementée de ces grands moments de théâtre. » Aline Marchadier, L’Avant-scène théâtre.

« Dans Répétitions mouvementées Danièle Gasiglia mêle épisodes véridiques et dialogues fictifs en un subtil et homogène contrepoint dans lequel les thèmes s’appellent et se répondent. Elle évoque ici un grand moment de l’histoire du théâtre, sans jamais tomber dans le piège d’une froide reconstitution archéologique». Anne Penesco, biographe de Mounet-Sully.

« La verve, l’émotion mais aussi l’humour sont de la partie, pour s’emparer du spectateur sans un instant de relâchement… ». Pierre René Serna, Scènes Magazine, Genève.

« Je puis vous dire en toute simplicité combien j’ai été ému et enthousiasmé». Louis-Guy Gaillard, professeur de Lettres.

 

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Monsieur Victor Hugo

03 mardi Jan 2012

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Actes et Paroles, Adèle Foucher, Auguste Vacquerie, Ballades, Corneille, Cromwell, Dumas, Fantine, François 1er, Gallus, Gautier, Gavroche, Glapieu, Gwynplaine, Han d’Islande, Jean Valjean, Juliette Drouet, Lamartine, L’Homme qui rit, Le Dernier jour d’un condamné, Les Misérables, Les Travailleurs de la mer, Louis Boulanger, Louis-Philippe, Marie Tudor, Mille francs de récompense, Mme Hugo, Odes, Paul Meurice, Proust, Quasimodo, Quatre Vents de l’esprit, Quatrevingt-Treize, Sainte-Beuve, Victor Hugo, William Shakespeare, Zabeth

Victor Hugo (1802-1885)

Des paroles aux actes !

Alors que beaucoup d’écrivains compensent, par le biais de l’écriture, une vie peu mouvementée, celle de Victor Hugo rivalise en péripéties avec les intrigues de ses romans et de ses pièces de théâtre.

Confident de Louis-Philippe, insurgé qui va d’une barricade à l’autre dans le Paris à feu et à sang du coup d’Etat de 1851, exilé pensif chevauchant le long des grèves, écrivain engagé tentant de sauver des vies et encourageant les peuples opprimés dans leurs révoltes, idole des foules, vénéré par les uns, insulté par les autres… Non, sa vie n’a rien à envier à celle des héros de fiction.

La tentation est grande de comparer sa destinée à celle des êtres nés de son imagination. Trompé comme Gilbert (Marie Tudor) mais séducteur comme Gallus (Les Deux trouvailles de Gallus), déchiré dans son amour paternel comme Triboulet (Le roi s’amuse), ayant dû affronter comme Gwynplaine des assemblées hostiles (L’Homme qui rit), mis au ban de l’Etat comme Hernani, obligé de changer d’identité comme Jean Valjean, acharné comme Gilliatt à lutter contre l’adversité (Les Travailleurs de la mer), Hugo finit par ressembler à ses personnages ou les crée à son image. La vie se fait prolongement de l’œuvre, et l’œuvre miroir de la vie.

Sans faire ce que Proust reprochait à Sainte-Beuve – juger l’œuvre en fonction des défauts et des qualités de l’homme -, on peut avancer qu’il y a transfusion incessante du sang de l’écrivain au sang de l’écriture. Mais comment donner au lecteur une idée de cette circulation essentielle ?

Victor Hugo n’a pas le même regard pour Adèle Foucher, la jeune fiancée à qui il écrit des lettres passionnées et pour Mme Hugo, l’épouse infidèle, pour le Lamartine amical qui soutient ses Odes de 1826 et pour l’aigre censeur des Misérables (Les). Lui-même change, le royaliste devient libéral puis républicain, le chaste adolescent devient un adulte sensuel qui ne résiste pas toujours aux tentations.

L’évolution esthétique se fait plus rapidement encore que l’évolution morale ou politique. Si l’écrivain débutant est influencé, dans ses tragédies de collège, par les leçons de classicisme de ses aînés, il ne tarde pas à se libérer des notions et des règles dans lesquelles on voulait emprisonner son originalité. Il ne se laissera pas brider comme Corneille, dont l’imagination lui paraît avoir été étouffée par l’étroitesse des unités de temps et de lieu dans lesquels on l’a enfermé. Très tôt il renonce à se fonder sur des modèles passés pour faire acte de création et, n’en déplaise aux classiques du XIXe siècle comme à ceux des temps à venir, il fait une littérature qui n’appartient qu’à lui.

Avec Cromwell et sa préface, il renverse les murailles de la dramaturgie ancienne et, avec Hernani, il sème la provocation dans le temple du classicisme. Les Odes, de facture encore conventionnelle, qui plaisaient tant à Lamartine, sont relayées par les souples et fantasques Ballades qui ouvrent la porte à l’inquiétante étrangeté. Quant au romancier, il s’est montré encore plus précocement hardi que le poète : Han d’Islande a été un coup de poing lancé à la figure des « gens de goût » que ce premier monstre jailli de l’esprit de Hugo a terrifiés, et qui se sont demandé si l’auteur lui-même n’était pas un fou dangereux, capable de les vampiriser et de boire leur sang dans un crâne, comme son héros. Le Dernier jour d’un condamné pousse le mauvais goût jusqu’à leur faire partager les angoisses d’un condamné à mort, contestant ainsi l’échafaud, ce pilier des sociétés où règne l’ordre.

Ce qui achève de déplaire à certains, c’est que la libération du mot entraîne chez lui la libération de l’idée : l’écrivain, débarrassé des critères d’autrefois, fait figure de révolutionnaire parce que l’imagination « casse des carreaux dans l’esprit des bourgeois » et, en effet, l’audace verbale de Hugo l’entraîne peu à peu vers l’audace de la pensée. On lui reproche alors de vouloir flatter les masses et il s’écrie : « Je suis le démagogue horrible et débordé / Et le dévastateur du vieil ABCD ».

Oui, Hugo est un dévastateur. Ne faut-il pas démolir les vieilles masures de l’esprit pour construire du nouveau ? Oui, Hugo est horrible, comme ses créatures, c’est-à-dire qu’il n’est pas beau à la manière des classiques : la douceur et la régularité des traits ne sont pas à la base de son harmonie, faite plutôt de désordre maîtrisé. Oui, Hugo est haïssable, parce qu’il rugit ses colères avec violence et obstination, sans transiger, sans essayer de ménager les consciences et sans se ménager lui-même. Ses combats sont tellement liés à son œuvre qu’il publiera ses discours politiques sous le titre Actes et Paroles.

Il est des amitiés que les années n’abolissent pas : celle de Gautier, de Dumas, du peintre Louis Boulanger, de Paul Meurice ou d’Auguste Vacquerie ; un amour que rien, pas même les épreuves les plus douloureuses ne peut déraciner : celui de Juliette Drouet ; il est des aspirations dont l’intensité ne fait que croître et qui se traduisent, à un demi-siècle de distance, par des impératifs identiques : s’opposer aux tyrans, traquer les injustices, refuser les damnations sociales, réduire la misère jusqu’à la faire disparaître, éclairer les ténèbres.

Aussi, l’œuvre de Hugo tient-elle une sorte de long discours, à la fois morcelé et ininterrompu, qui se corrige, au besoin, en se nuançant, en se précisant, en se radicalisant, à mesure qu’il progresse.

Chacun de ses écrits est, dans une certaine mesure, lié à un précédent, immédiat ou plus lointain : Ruy Blas (1838) évoque le couchant dont Hernani (1830) montrait l’aurore ; William Shakespeare (1864) est une réplique aux détracteurs des Misérables (1862) ; Quatrevingt-Treize (1874) est amené par le livre sur « l’Aristocratie » que constitue L’Homme qui rit (1869)…

De même, ses personnages entretiennent-ils des relations subtiles : Maglia (protagoniste des maintes esquisses dramatiques) est cousin de don César de Bazan (Ruy Blas); Gavroche (Les Misérables) aura un équivalent adulte en Glapieu (Mille francs de récompense) ; Gwynplaine est frère de Quasimodo, de Triboulet (Le roi s’amuse) ou de Ruy Blas. Mais à travers leurs ressemblances, ces personnages peuvent aussi, d’une œuvre à l’autre, se transformer. Le François 1er du Roi s’amuse est un don Juan égoïste et destructeur que l’amour ne peut effleurer, alors que le duc des Deux trouvailles de Gallus, qui paraît d’abord conserver le cynisme de son prédécesseur, montrera – in extremis mais trop tard – qu’il était capable d’aimer. Sa victime, Zabeth, nouvelle incarnation de Fantine ou de Marion de Lorme, se révolte pour elle et pour ses semblables, contre une société qui lui a volé son âme et l’a réduite à l’état d’objet.

Les interrogations obtiennent parfois une réponse en certains lieux de cette écriture-parcours : ainsi, la violence révolutionnaire qui fait longtemps question, apparaît-elle au terme des Quatre Vents de l’esprit, comme la résultante des humiliations subies, et une nécessité de l’Histoire.

Mais chaque réponse, loin de figer l’esprit en des certitudes, et de fournir des solutions confortables, s’accompagne de doutes et appelle à une nouvelle réflexion. D’où l’ambiguïté de presque tous les dénouements de ses romans.

Le mot fin n’est jamais qu’une convention, une halte dans la gestation d’une pensée ouverte et d’un univers en expansion. L’œuvre devient alors le symbole d’une existence en marche, que la mort interrompra tôt ou tard, avant que le voyageur ne se soit arrêté au terme de sa quête. Un poème ou une pièce abandonnés, un fragment en prose ou en vers, quelques lignes sur un carnet, seront les témoins d’un moment de vie écoulée, et l’œuvre d’art n’est peut-être, comme la vie même, qu’une série de moments. Si Hugo a tellement tenu à ce que ses fragments soient publiés, c’est parce qu’ils étaient les traces concrètes de ses tâtonnements et de sa recherche de l’infini.

Pour lui, plus que pour beaucoup d’écrivains, la littérature n’est pas uniquement une des formes de la beauté mais elle est combat ; le mot est toujours parole et la parole devient acte parce qu’il a fait en sorte que son écriture soit à la fois précieuse en elle-même sans renoncer à être utile.

Danièle Gasiglia-Laster © (Tous droits réservés)

 
Vous souhaitez vous tenir informés de l’actualité autour de Victor Hugo ?
 
Pour toute information, la Société des Amis de Victor Hugo se tient à votre disposition.
 
Pour en savoir plus, www.victorhugo.asso.fr
 
 
 
 

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