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Mounet-Sully et Paul Mounet

~ Le site des Frères Mounet

Mounet-Sully et Paul Mounet

Archives Mensuelles: juillet 2011

Décès de Jean Weber, ancien sociétaire de la Comédie Française

12 mardi Juil 2011

Posted by mounetsully in Revue de Presse

≈ Commentaires fermés sur Décès de Jean Weber, ancien sociétaire de la Comédie Française

LIBERATION
Culture 17/10/1995 à 09h14

Décès de Jean Weber, ancien sociétaire de la Comédie Française.

Le comédien Jean Weber est mort vendredi soir à 89 ans. Sociétaire pendant 25 ans de la Comédie française, il s’était rendu célèbre par son interprétation de l’Aiglon, d’Edmond Rostand, rôle qu’il avait été le premier homme à jouer après Sarah Bernhard. L’une de ses dernières pièces avait été Chéri de Colette, avec Michèle Morgan, en 1982.

 

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En souvenir de Jeanne Sully

11 lundi Juil 2011

Posted by mounetsully in Revue de Presse

≈ Commentaires fermés sur En souvenir de Jeanne Sully

SUD OUEST               

BERGERAC Jeudi 13 juillet 1995

En souvenir de Jeanne Sully

Jeanne Sully, la fille l’illustre Mounet-Sully, elle-même sociétaire de la Comédie-Française, vient de s’éteindre à Paris. Son petit-fils, Frédérick Sully, évoque pour nous son souvenir.

Jeanne Sully, s’est éteinte, à Paris, le 28 juin dernier. Fille du grand Mounet Sully, nièce de Paul Mounet, chers aux cœurs des Bergeracois, elle n’eut pas avec Bergerac la même relation que ses aînés. Pour autant, elle avait beaucoup de respect pour Bergerac et les Bergeracois, témoigne son petit-fils, Frédérick Sully qui a veillé sur elle ces dernières années. Pour « Sud-Ouest », il évoque ici son souvenir.

« C’est avec la plus grande émotion que je vais tenter pour les amis de Bergerac d’honorer la mémoire de ma grand-mère. Depuis ses premiers pas elle n’a côtoyé que des génies. Mounet-Sully, Paul Mounet, Sarah Bernhardt, de Max et sa mère, Jeanne Rémy, vont l’entrainer vers le sublime. Irrémédiablement attirée par tout ce qui est grand, elle va voler de cimes en cimes et obtenir en 1924 un second prix de comédie et en 1925 un premier prix de tragédie qui n’est pas sans rappeler celui obtenu par son père. Cette même année 1925, elle est âgée de vingt ans et fait ses débuts comme pensionnaire du « théâtre de Molière » en jouant le rôle de Junie dans Britannicus de Racine, aux côtés de messieurs Sylvain, Alexandre et Escande, de Mme Segond-Weber.

Jusqu’en 1946, elle jouera avec enthousiasme les grandes jeunes premières : la reine de Ruy Blas, Roxane de Cyrano de Bergerac et les plus célèbres rôles de travestis : Chérubin du Mariage de Figaro et Viola de la Nuit des rois de Shakespeare. En 1937, elle accède au sociétariat et incarne à l’écran dans « Soeurs d’armes » de Léon Poirier, le souvenir de Louise de Bettignies, héroïne de la guerre 1914-1918.

Tout au long de sa carrière, dans ce que naguère son père avait contribué à rendre plus glorieux, elle n’aura monnayé sa réputation. Pendant les années particulièrement difficiles de l’occupation, elle refusera plusieurs fois de céder aux exigences allemandes affirmant ainsi son caractère très patriote. Jusqu’au dernier jour, elle restera honnête et fidèle et s’attachera à se conduire en parfaite sociétaire. Après son départ du « Français », elle entame, à la demande de l’Alliance française, une nouvelle carrière de conférencière qui lui fera faire le tour du monde et où elle remportera un immense succès. Afin de récompenser une vie entièrement consacrée à l’art, elle sera décorée de la Légion d’honneur à la demande des poètes français.

La discrétion qui la caractérisait ne nous permet pas de mesurer l’importance d’une telle perte, mais je garderai toujours le souvenir ému de cette femme qui, à la ville comme à la scène, était éprise d’héroïsme et d’idéal et dans le cœur de laquelle résonnait si fort la devise : par la foi ! Elle nous a quittés, rejoignant ainsi « ces Dieux, qui vêtus d’air, marchaient parmi les hommes », résumant en une phrase, avec la fierté d’Iphigénie, une vie entière d’admiration : quel plaisir de me voir la fille d’un tel père ».

http://www.sudouest.fr/dordogne/bergerac

SUD OUEST Bergerac - Jeanne SULLY 13-07-1995

 

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Liste des ouvrages, publications, conférences…

11 lundi Juil 2011

Posted by mounetsully in Bibliographies

≈ Commentaires fermés sur Liste des ouvrages, publications, conférences…

Étiquettes

Anne Penesco, Bernard Clergeot, Boutique de la Comédie-Française, Cappiello, Centre Védantique, CNCS, Cocteau, Editions du Cerf, Editions Sillages, Editions Télémaque, Edouard de Max, Ernest Hébert, François Bernouard, Frédérick Lemaître, Gérard Watelet, Hélène Tierchant, Jeanne Sully, L'art du costume à la Comédie-Française, La grande histoire de la Comédie-Française, Le Festin, Les Annales, Mounet-Sully, Musée de la Tronche, Paul Mounet, Presses Universitaires de Lyon, Sainte Mère, Védanta

Page mise à jours régulièrement…

« HAMLET » The Mounet-Sully Edition – Editions F.Rullman, New York 1894

"HAMLET" The Mounet-Sully Edition - Ed. F.Rullman 1894

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« LA VIEILLESSE DE DON JUAN » par Mounet-Sully et Pierre Barbier – Editions Fasquelle, Paris 1906 

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« PAUL MOUNET » dans L’ALBUM COMIQUE par Gabriel Boissy – Paris Septembre 1908

L'ALBUM COMIQUE (n° 7 - 1908) - Paul MOUNET

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« LES HOMMES DU JOUR : MOUNET-SULLY » par Gabriel Reuillard – Les Hommes du Jour, n° 207 du 6 janvier 1911

"MOUNET-SULLY" - Les Hommes du Jour - n° 207 du 6 JAN 1911

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« SOUVENIRS D’UN TRAGEDIEN » par Mounet-Sully – Editions Pierre Lafitte, Paris 1911

"SOUVENIRS D'UN TRAGEDIEN" par Mounet-Sully - Ed. Pierre Lafitte 1911

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« LES GRANDS RÔLES DE MOUNET-SULLY » dans LECTURES POUR TOUS – Hachette et Cie, Paris 1er avril 1916

MOUNET-SULLY - Les grand rôles de Mounet-Sully - LECTURES POUR TOUS - 1916

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« RELEVE DE REPRESENTATIONS DE MOUNET-SULLY A LA COMEDIE-FRANÇAISE » par A.Joannidès – Librairie Plon, Paris 1917

MOUNET-SULLY - Relevé de représentations Joannidès

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« MOUNET-SULLY INTIME » dans LA REVUE DES DEUX MONDES par André De Lorde – Paris 1936

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« PORTRAIT DE MOUNET-SULLY » Prose inédite par Jean Cocteau – François Bernouard, Paris 1945

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« UN GRAND ACTEUR ROMANTIQUE : FREDERICK LEMAITRE » par Jeanne Sully – L’Amateur (Revue Belge d’art dramatique) n° 54 Novembre-Décembre 1956

− = ≡ • ≡ = −"SOUVENIRS D'OEDIPE ROI" par Robert Coq - Bergerac 1962

« SOUVENIRS D’OEDIPE ROI » par Robert Coq – Bergerac, 1962

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"Mounet-Sully" par Jeanne Sully - Les Annales - n° 139 mai 1962

« MOUNET-SULLY » par Jeanne Sully – Les Annales (Revue mensuelle des lettres françaises) n° 139 Mai 1962

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« LA VOCATION DE L’ACTEUR » par Jeanne Sully – Cahiers de Villemétrie n° 45 Septembre-Octobre 1964

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"Edouard De Max" par Jeanne Sully - Les Annales - n° 171 janvier 1965

« UN PRINCE DE TRAGEDIE : EDOUARD DE MAX » par Jeanne Sully – Les Annales (Revue mensuelle des lettres françaises) n° 171 Janvier 1965

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« SAINTE MERE » par Jeanne Sully – Vedanta n° 6 Avril 1967 (réédité en 2004 – n° Spécial 153 et disponible sur le site : www.centre-vedantique.fr ou en cliquant directement sur la vignette bleue ci-dessous)

   

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« PORTRAITS SOUVENIR » par Jean Cocteau – Grasset, Coll. « Les Cahiers Rouges » 1er Novembre 1984

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« PAUL ET MOUNET-SULLY » par Jean Dalba – Les Cahiers de Bergerac, 1er janvier 1992Paul et Mounet-Sully - Jean Dalba 1992

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« MOUNET-SULLY, OU : UN THEATRE EST MORT, VIVE LE THEATRE !  » par Bernard Clergeot et Jean-Claude Lasserre – Le Festin n° 14 Eté 1994

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« MOUNET-SULLY ET LA PARTITION INTERIEURE » par Anne Penesco – Presses universitaires de Lyon, coll. « Cahiers du Centre de recherches musicologiques », Lyon 2000

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« ERNEST HEBERT – ENTRE ROMANTISME ET SYMBOLISME » par Laurence Huault-Nesme, Isabelle Julia, Henry Nesme – Département de l’Isère, coll. « Beaux livres musée Hébert », Grenoble 2003

(disponible sur le site : www.musee-hebert.fr)

Ernest HEBERT - Entre Romantisme et Symbolisme - 2003

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« MOUNET-SULLY : L’HOMME AU CENT COEURS D’HOMMES » par Anne Penesco – Editions du Cerf, coll. « Histoire », Paris 2005

     

« PAUL MOUNET : LE TRAGEDIEN QUI PARLAIT AUX ETOILES » par Anne Penesco – Editions du Cerf, coll. « Biographie », Paris 2009

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« L’ART DU COSTUME A LA COMEDIE-FRANÇAISE » par le Centre National du Costume de Scène et la Comédie-Française – Editions Bleu Autour, 2011

(disponible à la Boutique de la Comédie-Française)

Pour en savoir plus ou commander l’ouvrage, cliquez ici ou sur la photo ci-dessous

CNCS & CF - L'art du costume à la Comédie-Française - 2011

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« LA COMEDIE-FRANÇAISE S’EXPOSE AU PETIT PALAIS » par le Musée des Beaux-Arts de la Ville de Paris et la Comédie-Française (Collectif) – Editions Paris-Musées, 2011

(disponible à la Boutique de la Comédie-Française)

Pour en savoir plus ou commander l’ouvrage, cliquez ici ou sur la photo ci-dessous

PETIT PALAIS & CF - La Comedie-Francaise s'expose au Petit Palais - Paris-Musées 2011

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« LA GRANDE HISTOIRE DE LA COMEDIE-FRANÇAISE » par Hélène Tierchant et Gérard Watelet (en collaboration avec la Comédie-Française) – Editions Télémaque, 2011

INCLUS : livret + DVD Un siècle d’actualités Pathé avec la Comédie Française

(disponible à la Boutique de la Comédie-Française)

Pour en savoir plus ou commander l’ouvrage, cliquez ici ou sur la photo ci-dessous

"La grande Histoire de la Comédie-Française" par H.Tierchant et G.Watelet - Télémaque 2011

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« CAPPIELLO Catalogue raisonné des caricatures 1898 – 1905 » par Marie-Laure Soulié-Cappiello – Editions Sillages, 2011

"CAPPIELLO Catalogue raisonné des caricatures 1898-1905" par Marie-Laure Soulié-Cappiello - Sillages, 2011

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Le Retour d’Ulysse – Film Pathé – 1908

11 lundi Juil 2011

Posted by mounetsully in Filmographies

≈ Commentaires fermés sur Le Retour d’Ulysse – Film Pathé – 1908

Étiquettes

Albert Lambert, André Calmettes, Cinématographe, Film d'Art, Jules Lemaître, Julia Bartet, l'Odyssée, Le Bargy, Le Retour d'Ulysse, Pantomime, Pathé, Paul Mounet, Pénélope, Ulysse

Il nous faut revenir vers le calme de la rue Chauveau, à Neuilly, où M. Le Bargy, avec la collaboration de M.Calmettes, qui a tout préparé d’avance et dirigé les premières répétitions, achève de régler Le Retour d’Ulysse, de M. Jules Lemaître.

LE RETOUR D'ULYSSE - Paul Mounet - Le Film d'Art 1908

Le temps est délicieux pour cette promenade. Par les avenues ensoleillées que nous suivons, c’est à peine si quelques feuilles d’or jonchent le sol. Dans la haute salle de verre et d’acier, une délicate lumière, alanguie, très douce, tamisée, quand il faut, par des velums, éclaire les plus piquants tableaux.

Au fond, un décor planté, la salle du trône du palais d’Ulysse, ouverte sur une terrasse fleurie de lauriers-roses, et, appuyé là contre, à gauche, un bois d’oliviers dont les feuillages menus voilent à demi l’azur clair de la mer Ionienne, un autre décor placé en paravent, j’imagine, pour protéger les opérateurs campés au premier plan avec leur appareil de prise de vues. Car, sous ce hall énorme, les vents coulis folâtrent à leur aise, et malgré le rayonnement de deux gros poêles chauffés au rouge, il fait frais, plutôt.

LE FILM D'ART - Les studios rue Chauveau à Neuilly 1908

L’ILLUSTRATION – 31 Octobre 1908 – Un entr’acte au théâtre du Film d’Art

Les machinistes vérifient la solidité de leurs fragiles constructions ; les garçons d’accessoires disposent les derniers sièges, les fourrures fauves sur le trône royal. M. Calmettes, metteur en scène attentif, veille à ces préparatifs suprêmes. Des Grecs à demi nus, jambes à l’air, un paletot jeté sur leurs courtes tuniques sans manches, des Grecques aux blancs péplos, un peu transies loin du soleil d’Ithaque, vont viennent en attendant les protagonistes, et peu à peu, finissent par se réunir, en deux groupes qui frissonnent, autour des poêles.

M. Albert Lambert, bientôt, descend les rejoindre, mieux couvert, cependant, et protégé par sa chlamyde de laine ; et, devant ce mélange de vestons, de cottes bleues, de draperies savantes, d’oripeaux de théâtre, on dirait de quelque halte du chariot de Thespis dans une auberge des grand’routes. C’est pittoresque au possible.

On fume un moment, malgré la défense, car l’atmosphère enfumée est peu propice à l’enregistrement des bonnes bandes. Mais M. Le Bargy arrive, et, sévère gardien de la discipline, jaloux de fournir du beau travail, prie même ses camarades de cesser. Il n’y aura que Paul Mounet, Ulysse superbe et indomptable, qui, ses mâles bras nus, de belles cnémides d’airain aux jambes, se hasardera, plus tard, à enfreindre discrètement cette consigne inflexible.

Et voici, enfin, Mme Bartet, plus souple, plus harmonieuse, plus divine que jamais sous des étoffes blondes brodées de crocos. Nous n’entendrons pas aujourd’hui sa voix aux mélodieuses inflexions, puisqu’elle s’est résignée à jouer la pantomime seulement ; mais la voir agir, se mouvoir, marcher dans ses onduleux voiles, gagner, à son tour, le poêle bien chaud, n’est-ce pas, déjà, un charme suffisant ?

LE FILM D'ART - Le Retour d'Ulysse avec Julia Bartet - PATHE 1908

L’ILLUSTRATION – 31 Octobre 1908 – Le Film d’Art – « Le Retour d’Ulysse » – Pénélope frileuse : Mme Bartet prend un « air de feu ».

On attendait plus qu’elle, et l’on commence.

On attaque le troisième tableau, celui où le grand prêtre (M. Delaunay) va présenter à la reine des prétendants, et à leur tête Antinoüs (M. Albert Lambert). Et vous voyez ici Le Retour d’Ulysse, c’est une de ces pages comme M. Jules Lemaître en a écrit plusieurs déjà, plus savoureuses, plus délicates les unes que les autres, En marge des vieux livres ; une page « en marge » de l’Odyssée, avec les quelques licences obligatoires, ou du moins permises : ainsi,  le rajeunissement de Télémaque, qui n’est plus, afin de ménager une émotion aux mères, qu’un enfant de douze à quinze ans.

LE FILM D'ART - Le Retour d'Ulysse avec Paul Mounet - PATHE 1908

L’ILLUSTRATION – 31 Octobre 1908 – Le Film d’Art : « L’ACADÉMIE » et la « COMÉDIE » travaillant pour le Cinématographe – « Le Retour d’Ulysse » – Scénario de M. Jules Lemaître, mis en scène par M. Le Bargy et mimé par Mme Bartet (Pénélope), M. Delaunay (le grand prêtre), M. Albert Lambert (Antinoüs) et M. Paul Mounet (Ulysse).

La scène s’anime, sous l’impulsion énergique de de M. Le Bargy. Quatre fois, cinq fois, six, peut-être, on l’a recommencée. Elle va, enfin, et les cinématographes de la maison Pathé (qui éditera les productions du Film d’Art) sont autorisés à « tourner ». Et ils ne tournent pas longtemps, à chaque séance, tant est exigeant, sévère, méticuleux, le directeur de la scène. Quelques mètres de bande, tout au plus, c’est le rendement de la matinée, d’une journée souvent.

La scène est vide. On va recommencer, pour la prise de vue cette fois.

LE FILM D'ART - Le Retour d'Ulysse avec Paul Mounet et Julia Bartet - PATHE 1908

L’ILLUSTRATION – 31 Octobre 1908 – Le Film d’Art – Une répétition du  » Retour d’Ulysse » – MM. Le Bargy et Calmettes règlent le geste de Pénélope repoussant les prétendants.

– Entrez, les prétendants ! commande M. Le Bargy. Et les guerriers insolents, la tête ceinte du bandeau, chlamydes au vent, franchissent le seuil.

– Entrez, Bartet !… A genoux, les prétendants !… Relevez-vous !… A genoux, Delaunay… le geste de supplication ! Non ! non ! Bartet ! et Mme Bartet fait ce geste de dénégation, repousse les soupirants assez audacieux pour briguer la couche du fils de Laerte, se jette sur son enfant, seul roi d’Ithaque !… Et là vous verrez avec quelle tendresse, de quel élan passionné, et retenu, pourtant, avec un art suprême, l’idéale Pénélope embrasse, à ce moment, le rejeton chéri du subtil Odysseus !

C’est fini. Les petits moulins de l’appareil enregistreur se sont arrêtés. On va passer à une autre scène.

Pénélope, Ulysse, Antinoüs, les guerriers, les suivantes, les gardes, les esclaves, de nouveau, se pressent autour des gros calorifères, cependant que les machinistes plantent le décor de la cour où, l’un après l’autre, les prétendants essayeront l’arc en leurs faibles mains inflexible.

LE FILM D'ART - Paul Mounet dans le studio de la rue Chauveau à Neuilly 1908

L’ILLUSTRATION – 31 Octobre 1908 – Dans les coulisses du tournage du  » Retour d’Ulysse » – Ulysse (M. Paul Mounet), Antinoüs (M. Albert Lambert), un grand prêtre (M. Delaunay) et autres personnages d’un scénario de M. Jules Lemaître.

G.B. – « Le théâtre cinématographique » L’ILLUSTRATION n° 3427 –           31 octobre 1908

Lire aussi : (« Le théâtre cinématographique à Neuilly »)

 
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L’art du costume à la Comédie-Française

11 lundi Juil 2011

Posted by mounetsully in Actualité(s)

≈ Commentaires fermés sur L’art du costume à la Comédie-Française

L’art du costume à la Comédie-Française
du 11 juin au 31 décembre 2011 au Centre national du costume de scène

Exposition Art du Costume à la Comédie-Française

À l’occasion de son cinquième anniversaire, le Centre national du costume de scène et de la scénographie rend hommage à l’une de ses institutions fondatrices : la Comédie-Française. En exposant près de 200 des plus belles pièces de ce théâtre emblématique, le CNCS retrace l’histoire du costume de théâtre, des ateliers de couture, comme celle de la Comédie-Française elle même, du XVIIIe siècle à nos jours, à travers les grandes figures qui l’ont marquée, auteurs, comédiens, metteurs en scène, costumiers…

Quartier Villars, Route de Montilly, 03000 Moulins.
Tél. 04 70 20 76 20 / www.cncs.fr

Commissariat
Renato Bianchi directeur des costumes et de l’habillement de la Comédie-Française
Agathe Sanjuan conservateur-archiviste de la Comédie-Française

Scénographie Roberto Platé
Création lumières Jacques Rouveyrollis

Catalogue : Pour cette exposition, édition d’un ouvrage d’exception, véritable référence sur l’histoire des costumes à la Comédie-Française.
Co-édition CNCS – Bleu autour. 224 pages. 35 euros. N°ISBN 978-2-35848-024-6
Informations touristiques
Moulins http://www.pays-bourbon.com / Tél. 04 70 44 14 14
Allier http://www.allier-tourisme.com / Tél. 04 70 46 81 50
Auvergne http://www.auvergne-tourisme.info / Tél. 04 73 29 49 46

 

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Mort de la comédienne Jeanne Sully

11 lundi Juil 2011

Posted by mounetsully in Revue de Presse

≈ Commentaires fermés sur Mort de la comédienne Jeanne Sully

LIBERATION
Culture 04/07/1995 à 06h36

Mort de la comédienne Jeanne Sully.

L’actrice et sociétaire de la Comédie-Française est décédée à l’âge de 90 ans le week-end dernier à la maison de retraite des comédiens à Pont-aux-Dames, près de Paris.

Fille de Jeanne Rémy et du grand tragédien Mounet-Sully, Marie, Simone Régine Champs, dite Jeanne Sully, avait été l’élève de Raphaël Duflos au Conservatoire de Paris, où elle obtint un second prix de comédie en 1924 et un premier prix de tragédie en 1925, année de son engagement comme pensionnaire à la Comédie-Française où elle débuta en Junie de Britannicus de Racine.

Jeanne Sully joua beaucoup les princesses des tragédies du répertoire classique, ainsi que la reine du Ruy Blas de Hugo, mais aussi les jeunes premières de comédie, les grandes jeunes premières de Musset et Roxane du Cyrano Rostand et les héroïnes de la comédie moderne (Becque, de Flers et Caillavet etc…).

 

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Comédie-Française : Mort de Jeanne Sully

11 lundi Juil 2011

Posted by mounetsully in Revue de Presse

≈ Commentaires fermés sur Comédie-Française : Mort de Jeanne Sully

Étiquettes

Britannicus, Chérubin, Cyrano de Bergerac, Josette Day, Junie, La Nuit des rois, Léon Poirier, Le Figaro, Oratoire, Soeurs d'armes, Viola

LE FIGARO               

CULTURE Mardi 04 juillet 1995

COMEDIE-FRANÇAISE Mort de Jeanne Sully

Ancienne sociétaire de Comédie-Française, Jeanne Sully, fille de Jeanne Rémy et de Mounet-Sully, vient de mourir.

Née en 1905, elle était entrée à l’age de vingt ans à la Comédie-Française, jouant une jeune princesse de tragédie : Junie de Britannicus. En 1937, elle est nommée sociétaire, et tourne également le seul film de sa carrière Soeurs d’Armes, de Léon Poirier, aux côtés de Josette Day. Jusqu’en 1946, elle jouera à la Comédie-Française les grandes jeunes premières, la reine du Ruy Blas, Roxane de Cyrano de Bergerac et les plus célèbres rôles de travesti, Chérubin du Mariage de Figaro et Viola de la Nuit des rois de Shakespeare.

Après son départ de la Comédie-Française, elle continuera à donner des récitals et des conférences consacrées à ses célèbres parents.

Les obsèques auront lieu demain à 11 heures à l’Oratoire, rue Saint-Honoré.

FIGARO Jeanne SULLY 04-07-1995

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Le Baiser de Judas – Film Pathé – 1908

10 dimanche Juil 2011

Posted by mounetsully in Filmographies

≈ Commentaires fermés sur Le Baiser de Judas – Film Pathé – 1908

Étiquettes

Albert Lambert, Apôtres, Cinématographe, Drame cinématographique, Film d'Art, Fontainebleau, Henri Lavedan, Jésus, l'Assassinat du duc de Guise, Le Baiser de Judas, Mounet-Sully, Nouveau Testament, Pathé, Théâtre de Neuilly

Poursuivant ses efforts pour embellir les spectacles cinématographiques, la Société du « Film d’Art » vient d’ajouter à son répertoire une nouvelle bande qu’elle présente, cette semaine, sur l’écran de la salle Charras : Le Baiser de judas, dont le scénario, inspiré de l’un des épisodes les plus émouvants du Nouveau Testament, est dû à M. Lavedan.

De même que nous avions eu la bonne fortune de publier ici l’Assassinat du duc de Guise, nous sommes heureux de pouvoir donner à nos lecteurs la primeur du Baiser de Judas.

LE BAISER DE JUDAS - Mounet-Sully - Le Film d'Art 1908

LE BAISER DE JUDAS

« Drame Cinématographique »

par M. HENRI LAVEDAN de l’Académie française

LA CÈNE

I

Une pièce à la chaux percée dans le fond de trois ouvertures en forme de baies, à l’air libre, par où l’on aperçoit le paysage de Judée. Un tapis est tendu à l’aide d’une corde devant l’une des ouvertures pour garantir de l’ardeur du soleil. Au milieu de la pièce, une longue table recouverte d’une nappe. Des escabeaux de bois. Sur la table, quelques plats et carafes de terre, des coupes également en terre. Plusieurs petits pains plats et ronds. Sur le sol, une amphore et un grand vase de métal. Portes à droite et à gauche.

Jésus entre suivi des apôtres, Jean le premier derrière lui. Judas est parmi les derniers. Jésus parle et tous l’écoutent. Puis il s’avance au premier plan, s’assoit, et Jean alors s’agenouille, commence à lui laver les pieds. Judas, qui voit cela, en sourit avec amertume. Mais Jésus a surpris son regard et sa pensée. Il se lève donc après que Jean ait fini et, tenant lui-même à deux mains le bassin de terre plein d’eau, il vient le poser devant Judas stupéfait et lui fait signe qu’il avance son pied, qu’il va le laver, lui, Jésus, comme il va le faire à tous. Ils sont pénétrés d’émotion. Est-ce possible, Maître ? Cependant Jésus lave les pieds de Judas, qui s’y prête avec mauvaise grâce.

LE BAISER DE JUDAS - Fim PATHE - Le Film d'Art - 1908 (a)

« Le Baiser de Judas » : Jésus lave les pieds de Judas – Judas (M. Mounet-Sully), Jésus (M. Albert Lambert) – Le Film d’Art – PATHE 1908

Au cours de cette besogne, Judas, qui tenait sa bourse, la laisse tomber par inadvertance. Jésus la ramasse et la lui rend. Judas fait voir qu’elle est vide, qu’il n’y a rien dedans, qu’il est bien pauvre ! et rattache sa bourse à sa ceinture. Ensuite Jésus continue de laver les pieds des autres disciples.

II 

Jésus est assis à la table, au milieu des disciples. Jean près de lui. Pierre de l’autre côté. Judas tout au bout à gauche. Jésus prend alors le pain posé sur la table, l’élève un peu, et le montrant à tous, il dit : « Ceci est mon corps ». Etonnement demi-muet de tous : « Ce pain ?…votre corps ? » Il certifie. « En vérité, oui, c’est bien son corps ! puisqu’il le dit ».

LE BAISER DE JUDAS - Film PATHE - Le Film d'Art - 1908 (b)

« Le Baiser de Judas » : Ceci est mon corps… – Judas (M. Mounet-Sully), Jésus (M. Albert Lambert) – Le Film d’Art – PATHE 1908

Jésus verse un peu de vin de la carafe de terre dans la coupe, et l’élevant, dit : « Ceci est mon sang ». Même jeu des apôtres. « Son sang ? » Mains jointes. Et Jésus de nouveau certifie. Il boit et leur passe la coupe où, tour à tour, ils boivent.

LE BAISER DE JUDAS - Fim PATHE - Le Film d'Art - 1908 (c)

« Le Baiser de Judas » : Ceci est mon sang… – Judas (M. Mounet-Sully), Jésus (M. Albert Lambert) – Le Film d’Art – PATHE 1908

Judas est sombre et songeur. Quand ils ont bu, Jésus se lève et dit en les regardant tous les uns après les autres : « Et, cependant, un de vous me trahira ». Protestation générale. Un de vous, répète Jésus. Alors chacun demande : « Est-ce moi ? » Non. « Est-ce moi ? » Non. Et ainsi de suite. On arrive à Judas qui demande en dernier : « Est-ce moi ? » Oui, fait Jésus.

LE BAISER DE JUDAS - Film PATHE - Le Film d'Art - 1908

« Le Baiser de Judas » – Judas (M. Mounet-Sully) : « Est-ce moi ? » – Jésus (M. Albert Lambert) : « Oui. » – Le Film d’Art – PATHE 1908

Tous se lèvent. Les uns s’écartent avec horreur de Judas. Les autres veulent se précipiter. D’un geste, Jésus ordonne le calme, et Judas, qui s’est levé aussi, s’enfuit. Et aussitôt, Jésus est entouré par les apôtres, qui tombent à genoux.

LE JARDIN DES OLIVIERS

La nuit tombe. Paysage de Judée, oliviers, arbustes courts, rocs, pierres en quantité, sol mouvementé. A gauche, premier plan, un grand arbre dont avancent horizontalement plusieurs maîtresses branches.

Judas arrive, le premier, seul. Il guette. Presque aussitôt, de l’extrémité opposée, arrivent les princes des prêtres et une troupe d’hommes armés de bâtons, quelques soldats avec des lances (une douzaine). Ceux-ci, sur un signe des princes des prêtres, restent en arrière. Les princes des prêtres abordent Judas.

– Eh bien ?

– (Judas) Il va venir tout à l’heure.

– Ici ?

– (Judas) Ici, et je vous le livrerai, vous pourrez vous en emparer.

– Comment le reconnaitrons-nous ?

– (Judas) Je l’embrasserai sur la joue droite.

– Bien.

– (Judas) Maintenant payez-moi la somme promise, les trente deniers.

Il tend la main. On les lui compte dans la paume, un par un. Il recompte, discute un des deniers : « Est-il bon ? » le fait sonner sur une pierre, enfin les met tous dans sa bourse qu’il rattache à sa ceinture. La nuit est tombée d’avantage. Soudain Judas dit :

– (Judas) Je crois qu’il vient !

Aux autres :

– (Judas) Cachez-vous !

Tous, princes des prêtres et ceux qui les accompagnaient, se cachent dans les buissons, derrière les rochers.

Judas reste seul, attendant.

Jésus bientôt arrive, précédé de deux de ses disciples en avant-garde. Il est au milieu des autres disciples, il leur parle, tous l’écoutent, pressés près de lui. On marche à pas très lents. Deux tiennent des torches. Dès qu’ils aperçoivent une ombre, les deux hommes d’avant-garde et le groupe de Jésus s’arrêtent. « Qui est là ? » Méfiance. On entoure Jésus. Quelques uns se précipitent. Judas dit :

– Ami ! c’est moi, Judas !

On se rassure, bien qu’avec des visages peu confiants. Jésus s’avance vers lui  et s’arrête :

– (Jésus) Que me veux-tu ?

Judas s’incline :

– Maître, je te salue. Et après avoir baisé la main de Jésus, il le baise sur la joue droite.

LE BAISER DE JUDAS - Film PATHE - Le Film d'Art - 1908 (e)

« Le Baiser de Judas » : …Après avoir baisé la main de Jésus, Judas le baise sur la joue droite. – Judas (M. Mounet-Sully), Jésus (M. Albert Lambert) – Le Film d’Art – PATHE 1908

Immobilité et regard de Jésus. A peine Judas s’est-il écarté après le baiser que les princes des prêtres et leur petite troupe surgissent, s’élancent pour s’emparer de Jésus. Il y a une bagarre. Les disciples font résistance. Judas est à l’écart, tremblant, prêt à fuir.

Pierre tire l’épée d’un soldat et frappe un des assaillants qui portait la main sur Jésus. Il le blesse à l’oreille. Le sang coule. Jésus prend cet homme par le cou, le serre sur son cœur et le protège contre la fureur des disciples. Il commande à Pierre de remettre son épée au fourreau ! Celui qui a frappé par l’épée périra par l’épée. Pierre s’y résout avec peine. Puis Jésus, commandant du geste qu’on lui obéisse, s’avance de lui-même vers le groupe des assaillants et se livre à eux. « Me voici ». Un des hommes qui a une corde à nœud coulant à la main s’apprête alors à lier les mains de Jésus. Un des disciples s’indigne, arrache la corde à l’homme et la lance en l’air, au loin ; elle va retomber et s’accrocher à une des maîtresses branches horizontales du gros arbre du premier plan. Elle y reste pendante avec son nœud coulant ouvert. « Inutile de me lier, dit Jésus, je vous suis ». On l’entoure et on l’emmène. Les disciples hésitants, effrayés, l’abandonnent un par un et s’enfuient. Judas, resté seul, suit… de loin, en riant, faisant sauter dans sa main la bourse pleine.

LES REMORDS DE JUDAS 

Le même décor du jardin des oliviers. La nuit. Vent, arbres secoués, nuages passant sur la lune qu’ils couvrent et découvrent tour à tour.

Judas, sombre, abîmé de tristesse et de remords, arrive par le chemin rocheux. Il veut revoir le lieu même où il a accompli sa trahison. Son crime lui fait horreur. Il retire de sa ceinture sa bourse toujours pleine, compte les deniers qui le brûlent, les jette avec la bourse. Il regarde le lieu où s’est déroulée la scène du baiser, la revit. « C’est par ici qu’il est venu, là que je l’ai embrassé, que les soldats l’ont saisi ». Il tombe accablé… Il prie, il pleure. Il croit qu’on l’appelle, que Jésus va apparaître. Alors il s’enfuit, court longtemps et arrive, épuisé, à quelques kilomètres de là.

On voit se dérouler derrière lui, à mesure, un paysage rocheux, dénudé, sinistre.

Judas se couche sur le sol, il pense avoir trouvé le calme et tout à coup… il voit une forme qui se dessine… une forme assise… C’est Jésus qui lui apparaît dans sa prison, les mains liées. Au-dessus est une étroite fenêtre grillée et derrière les barreaux, grimace à l’extérieur une tête moqueuse qui ricane, et cette tête, c’est la sienne à lui, Judas ! Puis la vision s’évanouit. Judas se lève, reprend sa course, fuit ce lieu maudit, toujours à travers un paysage tragique sans cesse renouvelé sur ses pas, et retourne, invinciblement attiré par le remords, vers l’endroit de la trahison. Comme il s’arrête pour s’y reposer, tout haletant… nouvelle apparition de Jésus, debout et sans ses liens, cette fois, et lui pardonnant.

LE BAISER DE JUDAS - Film PATHE - Le Film d'Art - 1908 (f)

« Le Baiser de Judas » : Jésus, debout et sans ses liens… – Judas (M. Mounet-Sully), Jésus (M. Albert Lambert) – Le Film d’Art – PATHE 1908

La vision cesse. Mais quel est cet homme qui vient d’arriver à quelques pas, sans qu’on l’entende ? et que fait-il là, se baissant, se relevant ? Ah ! c’est un pauvre homme qui ramasse les deniers jetés par Judas. Celui-ci le regarde hébété. Quand l’homme a trouvé tous les deniers et les a remis dans la bourse qui était aussi à terre, il s’avance vers Judas, et la lui tend comme pour la lui rendre,

LE BAISER DE JUDAS - Film PATHE - Le Film d'Art - 1908 (g)

« Le Baiser de Judas » : Le pauvre homme s’avance vers Judas et lui tend sa bourse. – Judas (M. Mounet-Sully), Jésus (M. Albert Lambert) – Le Film d’Art – PATHE 1908

et, au moment où il fait ce geste, il se transforme, et c’est Jésus !…

LE BAISER DE JUDAS - Film PATHE - Le Film d'Art - 1908 (h)

« Le Baiser de Judas » : Et c’est Jésus !… – Judas (M. Mounet-Sully), Jésus (M. Albert Lambert) – Le Film d’Art – PATHE 1908

Judas crie de terreur, pendant que la vision s’évanouit à nouveau. Alors il se tord les bras, demande grâce, veut se crever les yeux. Apercevant un buisson de ronces, il en arrache plusieurs longues lianes épineuses qu’il enroule avec rage et dans une sorte de folie autour de son front, serrant de toutes ses forces, de telle sorte que le sang coule et qu’il a l’air couronné d’épines. Il est à bout, il tombe et reste sans mouvement. A la minute passe alors un vieillard qui mène un âne. Il aperçoit Judas étendu à terre, tout sanglant. Il s’arrête, lui parle, le secoue, le relève, retire les liens d’épines de son front, essuie et lave son visage meurtri. Judas rouvre les yeux :

– Ah ! merci, voyageur compatissant.

Ce dernier le réconforte et se penche soudain vers lui comme pour l’embrasser. Quand il n’est plus qu’à quelques centimètres de sa joue : c’est Jésus ! toujours Jésus !… qui disparaît aussitôt. Cette fois, Judas ne veut plus voir, plus respirer, plus vivre, il court hagard et voilà qu’il aperçoit l’arbre, à la grosse branche duquel pend la corde et son nœud coulant, la corde avec laquelle on voulait lier les mains de Jésus ! Voilà son affaire, mais il ne peut atteindre la corde même en levant la main et en se haussant sur la pointe des pieds.

LE BAISER DE JUDAS - Film PATHE - Le Film d'Art - 1908 (i)

« Le Baiser de Judas » : Il atteint, de son visage, la hauteur de la corde… – Judas (M. Mounet-Sully) – Le Film d’Art – PATHE 1908

Par le tronc, il essaye de grimper sans pouvoir y arriver… il retombe, une fois, deux fois, trois fois. Enfin il prend des pierres, à côté, de lourdes pierres qu’il transporte une à une, et de plus en plus petites et vacillantes, qu’il entasse les unes sur les autres, monte sur ce branlant édifice, avec combien de peine ! et atteint, de son visage, la hauteur de la corde. Il s’y suspend d’abord de ses deux mains, pour éprouver sa résistance et sa solidité. La corde tient. Il reprend contact des pieds avec les pierres, et commence à passer sa tête, doucement d’abord, le bord du visage seulement, dans le nœud coulant large ouvert, il le retire avec épouvante dès qu’il sent le contact de la corde à son cou, le remet de nouveau. Peur, affres de la mort. Enfin, dans un grand élan de résolution, il fonce dans le nœud coulant, chasse avec ses pieds l’édifice des pierres qui croulent, et il reste pendu, tandis qu’un grand corbeau, qui vient de s’abattre sur lui, commence à lui manger le crâne.

LE BAISER DE JUDAS - Film PATHE - Le Film d'Art - 1908 (j)

« Le Baiser de Judas » : …Un grand corbeau commence à lui manger le crâne. – Judas (M. Mounet-Sully) – Le Film d’Art – PATHE 1908

La première partie de ce « drame cinématographique » a été mise en scène sur le théâtre de Neuilly, où nous avons conduit naguère nos lecteurs ; toute la fin a emprunté, à défaut d’un paysage de Judée, l’admirable cadre de la forêt de Fontainebleau où abondent les sites pittoresques. C’est dans un décor naturel de rocs abrupts que Judas consomme son forfait et qu’il fuit ensuite, traqué par le remords ; c’est à un arbre véritable, et dont le vent agite la ramure, que se pend le disciple traître, et la grandiose sauvagerie de ce paysage, qu’on voit se dérouler et changer pendant la course affolée du coupable, ajoute par sa beauté  sévère au dramatique de l’action, et au jeu émouvant des deux admirables protagonistes, MM. Mounet-Sully et Albert Lambert ; enfin, l’impression est profonde quand, après la pendaison, on voit un corbeau vivant picorer le crâne du cadavre et essuyer aux cheveux son bec aigu. C’est en recourant ainsi à de vivants décors, que le cinématographe peut ajouter à l’effet théâtral et procurer des sensations d’art vraiment inconnues avant lui.

« Le Baiser de Judas » L’ILLUSTRATION n° 3435 – 26 décembre 1908

Lire aussi : (« A propos du « Retour d’Ulysse » par le Film d’Art ») et (« Le théâtre cinématographique à Neuilly »)

 
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Les premiers enregistrements sonores

10 dimanche Juil 2011

Posted by mounetsully in Le son

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La voix d'or, Mounet-Sully, Oedipe roi, Phèdre, Phonographe, Pierre Hiegel, Sarah Bernhardt

PREANBULE :

AVIS IMPORTANT ! Pour apprécier pleinement les enregistrements datant des premières années du phonographe, Pierre Hiégel, qui fût journaliste mais surtout animateur de radio et grand critique musical, eut l’heureuse idée de proposer aux abonnés du SELECTION du Reader’s Digest une compilation d’enregistrements anciens que réalisèrent, en leur temps, les grandes voix du théâtre français. En fin connaisseur, Pierre Hiégel, pris préalablement la peine d’alerter l’amateur pour le préparer à l’écoute.

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Les premiers enregistrements sonores

« C’est (ndlr 2011 : Les enregistrements sonores repiqués et compilés sur le microssillon 33t « Les géants du théâtre français ») un trésor phonographique à faire palir d’envie tous les collectionneurs de cires précieuses. Mais, pour en apprécier la beauté singulière, il faut l’écouter avec certaines précautions.

Ces témoignages sonores furent enregistrés de 1898 à 1932 par les « monstres sacrés » de la scène française, avec des procédés divers, qui vont des antiques cylindres de cire de l’âge d’or du phonographe aux premiers micros à ruban des studios antédiluviens.

La légende prétend que lorsque Madame Sarah Bernhardt entendit la première épreuve de son phonogramme de Phèdre elle s’évanouit d’horreur. Cela se passait en 1903. Sarah avait 59 ans. Elle était au sommet de sa carrière. L’Amérique disait que depuis Jeanne d’Arc et Napoléon, la France n’avait jamais possédé un tel « genius ».

Vous avez peut-être déjà entendu parler de « la voix d’or » de Sarah. C’est une légende, un merveilleux mythe. Le timbre est assez dental, le vibrato trop lâche (et ne croyez pas que les balbutiements de la machine parlante y sont pour quelque chose). Des écoutes répétées et ferventes vous feront découvrir le « génie » de Sarah Bernhardt. Il est fait d’une sorte de frémissement et d’ardeur contrôlée, d’un sens prodigieux de l’art de dire les vers… et de ce que rien ne pourra jamais expliquer : « la présence ».

Mounet-Sully fut le véritable « géant tragique » de la fin de l’autre siècle. Il était né… en 1841. Il avait donc lui aussi 59 ans en 1900, lorsqu’il confia au pavillon de métal la première scène d’Oedipe roi. La voix roule comme un torrent, sa puissance est celle du tonnerre, mais… le style est très loin de ce que nous apprécions aujourd’hui. On pense, en entendant jaillir du grincement de la cire inerte cet organe inhumain, aux images gesticulantes du premier cinématographe.

En recopiant et filtrant le miroir de cette voix, j’ai par mégarde laissé choir le cylindre. Il était (ndlr 2011 : peut-être) unique en France… peut-être en Europe. Qu’importe, puisque vous pouvez aujourd’hui (ndlr 2011 : encore) en entendre le reflet !

…

Madame Bartet, surnommée « la Divine » bien avant Garbo, entrait dans sa quatre-vingtième année lorsqu’elle rencontra le microphone pour la première fois. Elle était retirée du théâtre, laissant derrière elle un sillage d’amour et de respect.

Pour dire cette scène d’Andromaque de Racine, elle avait demandé à Jeanne Sully (la fille de Mounet) de lui donner la réplique.

C’est en écoutant Julia Bartet que l’on comprend que l’on ne saura peut-être plus jamais « être » vocalement un personnage tragique. La voix est encore belle, jeune, admirablement conduite. C’est un art raffiné et profond, où rien n’est laissé aux caprices de l’inspiration du moment. C’est parfait. »

Pierre HIEGEL

 

 

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Jeanne Rémy

10 dimanche Juil 2011

Posted by mounetsully in Jeanne Rémy, Les Mounet

≈ Commentaires fermés sur Jeanne Rémy

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Alexandre Parodi, Alfred Poizat, Britannicus, Comédie-Française, De Flers et Cavaillet, Dorival, Electre, Hamlet, Jeanne Rémy, Jeanne Sully, Junie, L'Odéon, Malade imaginaire, Maurice Donnay, Molière, Mounet-Sully, Oedipe roi, Paul Hervieu, Rome vaincue, Ruy Blas, Sophonisbe, Théâtre Fémina, Tite-Live, Train de plaisir

Caroline, Catherine Champs, dite Jeanne Rémy (1881-1961)

Jeanne Rémy - Rôle d'une Vestale dans Rome vaincue - CF

Jeanne Rémy – Rôle d’une Vestale dans Rome vaincue

Pensionnaire de 1904 à 1926.

Ses parents, hostiles à sa carrière théâtrale, ne l’autorisèrent pas à se présenter au conservatoire, mais elle suivit les cours de Dorival (qui lui donna son nom de théâtre)et, après une audition à l’Odéon, y passa deux ans à jouer de petits rôles qui la formèrent à tous les genres.

Mounet-Sully l’engage pour une série de tournées en France et à l’étranger. De leur liaison naît une fille qui deviendra sociétaire de la Comédie-Française sous le nom de Jeanne Sully. Avec Mounet-Sully, elle apprend à jouer la tragédie et le drame romantique. Elle est sa partenaire dans Hamlet, dans Ruy Blas, dans Britannicus. Alfred Poizat la remarque et lui fait jouer, en 1910 au théâtre Fémina, sa Sophonisbe. En 1911, elle entre à la Comédie-Française, où elle débute dans Junie de Britannicus, et Angélique du Malade imaginaire. Sensible et sincère, elle joue la tragédie (Électre, Les Phéniciennes) et le drame moderne (la Robe rouge, Rome vaincue, Cléopâtre). Dans la grande comédie contemporaine, elle joue Paul Hervieu, Maurice Donnay, de Flers et Cavaillet. Elle quitte la Comédie-Française à la fin de l’année 1926, ayant assisté, l’année précédente, aux débuts de sa fille dans le même rôle de Junie.

Jeanne Rémy est représentée ici dans le rôle d’une vestale dans Rome vaincue d’Alexandre Parodi, pièce tirée de l’histoire romaine de Tite-Live, après la bataille de Cannes.

Source : Comédie-Française « Comédie-Française » Revue mensuelle n° 157 (15 mars 1987)

FILMOGRAPHIE de Jeanne Rémy :

1910 « Oedipe roi » film de gaston Roudès

1922 « Molière, sa vie, son oeuvre » film de Jacques de Féraudy

1935 « Train de plaisir » film de Léo Joannon et Yves Mirande (voir fiche)

 
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