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Mounet-Sully et Paul Mounet

~ Le site des Frères Mounet

Mounet-Sully et Paul Mounet

Archives d’Auteur: mounetsully

Cartes postales satiriques de Mounet-Sully, Paul Mounet et Sarah Bernhardt par Jihel

03 lundi Fév 2014

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≈ Commentaires fermés sur Cartes postales satiriques de Mounet-Sully, Paul Mounet et Sarah Bernhardt par Jihel

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Cléo de Mérode, Ebay, Edouard de Max, Esotérisme, Franc-Maçonnerie, Jacques Lardie, Jean Richepin, Jihel, Kaiser Guillaume II, Mounet-Sully, Octave Feuillet, Paul Mounet, Sarah Bernhardt, Talleyrand

UNE SERIE INEDITE ET TRES ORIGINALE !

MOUNET-SULLY - Caricature par Jihel

« COMEDIE-FRANÇAISE – MOUNET-SULLY » Caricature par Jihel ©

Découvertes récemment sur le site de ventes aux enchères EBAY, cette étonnante série de cartes postales signées de l’artiste français Jacques Lardie dit Jihel.

Réalisées vers le milieu des années 70, cette série de caricatures qui nous était tout à fait inconnue semble susciter, en témoignent les résultats d’adjudication de ces derniers jours, le plus vif intérêt des collectionneurs spécialisés dans les thèmes de la satire politique, de la Franc-maçonnerie ou encore de l’ésotérisme.

Editées en tirage très limité et numéroté de 30 exemplaires, ces créations contemporaines inédites et très originales sont toutes signées de la main de leur auteur (signature à l’encre au dos de la carte). Au format 10 x 15, elles mettent en scène Mounet-Sully et Paul Mounet (Périgourdins comme Jihel), Sarah Bernhardt, Jean Richepin, Octave Feuillet mais également le Kaiser Guillaume II et la danseuse Cléo de Mérode, ces deux derniers faisant partie des personnages incontournables de l’oeuvre de l’artiste.

MOUNET-SULLY & SARAH BERNHARDT - Caricature par Jihel MOUNET-SULLY & SARAH BERNHARDT - Caricature par Jihel MOUNET-SULLY & SARAH BERNHARDT - Caricature par Jihel

MOUNET-SULLY & SARAH BERNHARDT - Caricature par Jihel MOUNET-SULLY & SARAH BERNHARDT - Caricature par Jihel MOUNET-SULLY & SARAH BERNHARDT - Caricature par Jihel

MOUNET-SULLY & SARAH BERNHARDT - Caricature par Jihel MOUNET-SULLY & PAUL MOUNET - Caricature par Jihel

© Copyright – Jihel

COMBIEN D’AUTRES CARICATURES ?

Il nous est à ce jour impossible de dire combien d’autres cartes postales ont pour sujet le couple mythique formé par Mounet-Sully et Sarah Bernhardt ni même si d’autres acteurs tels qu’Edouard de Max ont eux aussi eu droit aux grâces de Jihel. Quoi qu’il en soit, c’est pour nous non seulement une formidable découverte mais également l’occasion unique de remercier cet artiste contemporain de talent et de mettre en valeur quelques unes de ses œuvres.

Frédérick Sully

 

Vous souhaitez en savoir plus sur Jacques Lardie dit Jihel, sur son oeuvre ? Découvrir d’autres cartes postales inédites ?

Pour en savoir plus, cliquez ici ou rendez-vous sur le site de C.M.Talleyrand-Périgord www.le-prince-de-talleyrand.fr

 

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Deux portraits de Mounet-Sully par Paul Marsan dit Dornac

16 jeudi Mai 2013

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≈ Commentaires fermés sur Deux portraits de Mounet-Sully par Paul Marsan dit Dornac

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Alexandre Falguière, Carolus-Duran, Comédie-Française, Contemporains chez eux, Coquelin, Dornac, Drouot, Emile Fabre, Fannie Bourgeois, François Coppée, Francisque Sarcey, Jean-Paul Laurens, Jules Claretie, Jules Lemaître, Mounet-Sully, Paul Hervieu, Paul Marsan, Photographie, Piasa, Portraits, Sarah Bernhardt, Vente aux enchères, Victorien Sardou

VENTE AUX ENCHERES – DROUOT

VENDREDI 24 MAI à 14 heures !

A la fin des années 1880, le photographe Paul Marsan dit Dornac (1858-1941) entreprend une série de portraits des célébrités de son temps intitulée « Nos contemporains chez eux ».

"Mounet-Sully dans son cabinet de travail en 1908" - Photographie de Paul Marsan dit Dornac

N° 118 a – Mounet-Sully dans son cabinet de travail en 1908 – Photographie de Paul Marsan dit Dornac 12,2 x 17,4 cm © PIASA

Cet impressionnant ensemble regroupe les grandes personnalités de la fin du XIXe et du début du XXe siècle. En rupture avec le portrait classique de l’époque, Dornac s’attache à représenter ses contemporains dans leur univers professionnel ou intime : écrivains, peintres (Carolus-Duran, Jean-Paul Laurens…), sculpteurs (Alexandre Falguière…), poètes (François Coppée…), auteurs dramatiques (Victorien Sardou, Paul Hervieu…), philosophes, critiques (Jules Lemaître, Francisque Sarcey…), musiciens, comédiens (Sarah Bernhardt, Mounet-Sully, Constant Coquelin…), scientifiques, savants, ingénieurs, journalistes, médecins, hommes politiques, ecclésiastiques, etc…

A noter, les portraits des deux administrateurs de la Comédie-Française Jules Claretie et Emile Fabre.

Vendredi 24 mai à 14 heures, la Maison de Vente PIASA présentera environ 150 photographies provenant de l’ancienne collection du photographe dont deux portraits de Mounet-Sully chez lui en 1908 (Lot n° 118).

Fannie Bourgeois – Expert de la vente

N° 118 - Mounet-Sully dans sa salle à manger en 1908 - Photographie de Paul Marsan dit Dornac 12,2 x 17,4 cm ©  PIASA

N° 118 b – Mounet-Sully dans sa salle à manger en 1908 – Photographie de Paul Marsan dit Dornac 12,2 x 17,4 cm © PIASA

Vous pouvez consulter le catalogue complet de la vente sur le site piasa.fr

Les photographies seront exposées :

PIASA - Vente Dornac 2013

– Chez PIASA (5 rue Drouot, 75009 Paris) les 17 et 21 mai de 10h-13h à 14h-17h

 

– A l’HOTEL DROUOT (9 rue Drouot, 75009 Paris, Salle n° 15) le jeudi 23 mai de 11h à 18h et le matin de la vente, vendredi 24 mai de 11h à 12h

 

Vous souhaitez en savoir plus sur les photographies anciennes, modernes et contemporaines ? Recueillir un conseil ou vous adresser à un expert ?

Pour en savoir plus, www.fanniebourgeois.com

 

 

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Mounet-Sully, Polyeucte et le « Palais romain » de Dubosq réunis au Schouwburg de Courtrai !

29 lundi Avr 2013

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≈ Commentaires fermés sur Mounet-Sully, Polyeucte et le « Palais romain » de Dubosq réunis au Schouwburg de Courtrai !

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Albert Dubosq, Albert Lambert, Amitiés Françaises, Andromaque, Anne-Guersande Ledoux, Artesis Hogeschool, Belgique, Bernard Pauwels, Britannicus, Bruno Forment, Cambon, Ciceri, Colona Romano, Comédie-Française, Corneille, Courtrai, Erfgoeddag Kortrijk, Flandre, Frans Rijk, Georges Le Roy, Griet Blanckaert, Halle-aux-Draps, Henri Ravet, Invocation de Mounet-Sully, Jacques Fenoux, Jeanne Delvair, Jeanne Even, Jeanne Rémy, Journées du Patrimoine, Julia Bartet, Korneille, Kortrijk, Le Courrier de l'Escaut, Lucien Pallez, Madeleine Roch, Marcel Jambon, Marcel Le Marchand, Maurice Escande, Mounet-Sully, Oedipe, Othello, Palais romain, Paul Mounet, Polieukte, Polyeucte, René Alexandre, Robecchi, Ruy Blas, Schouwburg Kortrijk, Segond-Weber, Silvain, Tijdmachine, Tournai, Veerle Stinckens, Yvonne Ducos

BELGIQUE : JOURNEES DU PATRIMOINE 2013 EN FLANDRE

Très belle et très émouvante journée « portes ouvertes » au Schouwburg Kortrijk qui présentait, pour la première fois réunis depuis le 14 décembre 1913, son désormais presque célèbre « Palais romain », un décor de scène exécuté par le décorateur Albert Dubosq (1863-1940) pour la représentation unique de Polyeucte de Corneille à la Halle-aux-Draps de Tournai, et l’interprète vedette de ce drame, le tragédien Mounet-Sully.

ERFGOEDDAG KORTRIJK 2013 (Journée du Patrimoine de Courtrai) - Théâtre : La salle depuis la scène - Schouwburg Kortrijk - 21 avril 2013 © Frédérick Sully

ERFGOEDDAG KORTRIJK 2013 (Journée du Patrimoine de Courtrai) – Théâtre : La salle depuis la scène (qui accueillit en 1921 Paul Mounet puis Jeanne Rémy) – Schouwburg Kortrijk – 21 avril 2013 © Frédérick Sully

« PORTES OUVERTES »

Les visiteurs ont été très nombreux à répondre à l’invitation de la Ville de Courtrai, qui leur proposait de venir découvrir dimanche 21 avril 2013, le patrimoine historique et culturel du Théâtre municipal et de ses coulisses. Pour l’occasion, les organisateurs de cette manifestation avaient choisi d’offrir au public un théâtre « vivant » permettant à chacun de se sentir tout autant spectateur que visiteur. Plusieurs animations (exposition, projection documentaire, visites guidées…) avaient été organisées autour de l’événement scénique majeur de cette journée : la présentation sur scène du « Palais romain » avec ses huit châssis, sa toile de fond et sa frise, dix éléments qui constituent l’admirable ensemble de ce décor peint par Dubosq il y a près d’un siècle « […] La largeur de la scène sera de 10 m. 50, soit deux mètres de plus que celle du Théâtre des Galeries à Bruxelles, où la Comédie-Française joua « Polyeucte » cet été. La hauteur des frises est de 9 mètres, le tout éclairé à la lumière électrique. La tragédie se déroule dans le décor d’un palais romain qu’a brossé de main de maître M. Duboscq. Rien n’a été négligé pour donner aux sociétaires de la Maison de Molière un cadre qui soit à la hauteur de leur talent et de l’œuvre interprétée. » (Pour Polyeucte, article sans référence, 7 décembre 1913).

JOURNEES DU PATRIMOINE COURTRAI 2013 - "Le Palais romain" d'Albert Dubosq (1913) - Schouwburg Kortrijk - 21 avril 2013

ERFGOEDDAG KORTRIJK 2013 (Journée du Patrimoine de Courtrai) – « Le Palais romain » d’Albert Dubosq (1913) – Schouwburg Kortrijk – 21 avril 2013 © Frédérick Sully

Si la mise en lumière de ce décor peut sembler de prime abord assez anodine pour bon nombre d’entre nous, puisque il n’est rien de plus naturel qu’un décor sur scène, il est indéniable que chacun saura mesurer l’importance que revêtait la publicité et la communication faites autour de cet événement. Car la découverte effectuée par le professeur et historien de l’opéra Bruno Forment n’a en effet rien de banal, bien au contraire. S’il pressentait depuis 2008 le caractère exceptionnel de ce « Palais romain » (décor connu de tous à Courtrai depuis des années), ce n’est qu’en 2012, lors d’une visite à Tournai, qu’il lui a été donné de l’identifier comme étant celui qui a servi en 1913 à une véritable représentation de prestige. Dès lors, tout aussi prestigieux devient cet ensemble puisque désormais attribué à Albert Dubosq, grande figure de la scène Belge 1900 et ancien élève de l’école parisienne des Ciceri, Zarra, Cambon, Robecchi… La conservation d’un tel « vestige scénique » (décor « à l’ancienne » avec toile de fond et trompe-l’œil) est aujourd’hui un fait unique en Europe et peut-être même dans le monde. Pour exemple, la Comédie-Française, qui possède pourtant un riche et vaste patrimoine, ne détient pas de tels décors de scène. N’oublions pas d’ajouter que ce joyau acquis de Dubosq en 1921 par la Ville de Courtrai (Dubosq l’avait proposé à la commune flamande en « deuxième main » dans un courrier quelques mois auparavant) fait partie d’une collection de près d’une centaine d’autres décors datant du début du vingtième siècle, presque complets et parfaitement conservés dans les réserves du théâtre. Cette histoire ne serait cependant pas complète s’il était omis de préciser que cette oeuvre fut commandée dans le but de servir le grand Mounet-Sully à la tête d’une « troupe d’élite » d’acteurs de la Comédie-Française pour une seule et unique représentation théâtrale « […] La réputation mondiale et méritée de la Comédie-Française, ses triomphes dans les interprétations impeccables des grands auteurs classiques, font que la venue de la « Maison de Molière » en nos murs serait pour Tournai une fête artistique de tout premier ordre. » (Le courrier de l’Escaut, 25 septembre 1913)

 

HET « HUIS VAN MOLIERE » IN ONZE GEWESTEN (La « Maison de Molière » sur nos terres)

Ainsi donc, plus de 92 ans après la venue de Paul Mounet (Britannicus, rôle de Burrhus) et de Jeanne Rémy (Ruy Blas, rôle de La Reine) en 1921 dans le flambant neuf Schouwburg Kortrijk (Théâtre de Courtrai inauguré fin 1920), la scène et le théâtre renouaient avec les comédiens français en célébrant Mounet-Sully et le souvenir de la représentation de 1913 à Tournai « Cette représentation de « Polyeucte » (indications complètes en bas de page) fut une pure merveille. […] L’interprétation de cette tragédie par les artistes de la Comédie-Française lui ont donné tout le relief qu’elle exige. La tenue du rôle de Polyeucte par Mounet-Sully est admirable. Malgré son grand âge, 72 ans, Mounet-Sully incarne encore le jeune seigneur arménien avec une verdeur et une énergie sans pareilles. Son jeu et sa diction sont à mettre hors pair. C’est chaque mot qui reçoit de lui la fine ciselure qui lui convient. De tout premier ordre aussi fut M. Albert Lambert fils, dont un empêchement imprévu survenu à M. Fenoux, nous valut la présence aux côtés de Mounet-Sully. Posséder en même temps les deux vedettes de la Comédie-Française fut pour les Tournaisiens une aubaine précieuse. Inutile d’ailleurs de dire qu’avec la troupe d’élite de la Comédie-Française tous les autres rôles furent tenus de façon remarquable. M. Ravet, notamment, a donné une parfaite interprétation du rôle si ingrat du gouverneur. Mmes Remy et Even ont été très appréciées et à juste titre. Mme Remy a été une digne partenaire de MM. Mounet-Sully et Lambert. Au dernier acte surtout elle s’est montrée tragédienne de valeur. Elle sera certes bien vite au premier rang des artistes de la Maison de Molière. […] La scène qui avait été montée sur l’estrade était des plus réussie. Elle jetait dans la salle grise de la Halle-aux-Draps une note inaccoutumée de soleil. Vaste et élevée elle contribua à donner au jeu des artistes la majesté qui le distingua. » (Compte-rendu publié le 15-16 décembre 1913).

 

EEN THEATRALE TIJDMACHINE (Une machine à remonter le « temps théâtral »)

A 10 heures précises, la theatrale tijdmachine recevait ses premiers voyageurs cap sur les temps glorieux du théâtre. Dans le « couloir du temps » menant à la salle, le Franse steracteur Mounet-Sully à qui la ville rendait hommage se tenait prêt à les accueillir, magnifié par deux imposants portraits en couleur d’Oedipe et d’Othello qui se reflétaient irrémédiablement sur les vitrines de l’exposition consacrée au drame de Corneille, à son inoubliable interprète et au travail d’Albert Dubosq.

ERFGOEDDAG KORTRIJK 2013 – Exposition Mounet-Sully – Schouwburg Kortrijk – 21 avril 2013 ©

ERFGOEDDAG KORTRIJK 2013 (Journée du Patrimoine de Courtrai) – Exposition Mounet-Sully (Othello) – Schouwburg Kortrijk – 21 avril 2013 © Frédérick Sully

Parmi les nombreux documents originaux de cette exposition et présentés au public pour la première fois, certains se révélaient particulièrement intéressants. Ainsi une très rare et très ancienne édition de Polyeucte en néerlandais de Frans Rijk (1680-1741) « Polieuke, Armenish martelaar : treurspel. Uit het Fransch van den heer P.Korneille » publiée à Amsterdam en 1707 (Universiteitsbibliotheek Gent) et la « Loge de Mounet-Sully à la Comédie-Française », une superbe huile peinte signée Marcel Jambon (1848-1908), autre décorateur de renom. A noter également, une amusante photographie de voyage de la Comédie-Française tout sourire en tournée en Belgique dans les années 30 où l’on reconnaissait sans peine Albert Lambert fils, Jeanne Rémy, Yvonne Ducos, Mme Segond-Weber, Jeanne Delvair, Colona Romano, Maurice Escande et Marcel Le Marchand. Autant de noms célèbres qui venaient s’ajouter à ceux de Mounet-Sully, Madeleine Roch, Silvain et Paul Mounet qui, présents ça et là, rappelaient le souvenir des Amitiés Françaises qui firent les belles heures du théâtre en Belgique autour de 1900.

ERFGOEDDAG KORTRIJK 2013 (Journée du Patrimoine de Courtrai) – La Comédie-Française en tournée – Schouwburg Kortrijk – 21 avril 2013 © De Gauche à Droite : Jeanne Rémy, Yvonne Ducos, Mme Segond-Weber, Jeanne Delvair, Maurice Escande, Marcel Le Marchand, Colona Romano et Albert Lambert fils

ERFGOEDDAG KORTRIJK 2013 (Journée du Patrimoine de Courtrai) – La Comédie-Française en tournée – Schouwburg Kortrijk – 21 avril 2013 © Frédérick Sully
De Gauche à Droite : Jeanne Rémy, Yvonne Ducos, Mme Segond-Weber, Jeanne Delvair, Maurice Escande, Marcel Le Marchand, Colona Romano et Albert Lambert fils

Enfin, comme après un long voyage c’est une sorte d’aboutissement. La magie espérée par les organisateurs se fait réalité : le temps s’est arrêté ! En 2013, 100 ans après, nous retrouvons Mounet-Sully sur scène dans son décor intact de Polyeucte ! Le projecteur braqué sur le petit buste de Mounet-Sully par Lucien Pallez (le buste à patine brune placé sur scène tout à droite sur un socle, figure l’artiste en mouvement, encore jeune et à l’apogée de sa gloire) laisse présager, une fois l’instant solennel passé, le retour du spectacle, du lyrisme et de la grandeur.

Contrastant avec l’atmosphère calme et chaleureuse renvoyée par la note ensoleillée du Palais romain, l’« Invocation de Mounet-Sully », une composition électroacoustique de Bruno Forment sur les traditions théâtrales perdues et les illusions d’avant-guerre, envahit progressivement la scène et l’ensemble du bâtiment. Surgissant du passé et déchirant le temps, Julia Bartet (Andromaque) puis Mounet-Sully (Oedipe-roi) semblaient écraser les âmes emprisonnées toujours gémissantes des victimes des drames anciens. Les voix mélodieuses de ces deux grands acteurs à nouveau réunis avaient été enfin débarrassées de la sécheresse des enregistrements d’origine. En les replaçant dans un univers musical scénique de circonstance (intemporel et très juste), l’excellente création artistique de Bruno Forment restituait toute la force, toute l’ampleur et toute la profondeur de ces voix et de leur diction. Pour quiconque visitait les coulisses et les réserves du théâtre ce jour-là, envoûtante, parfois inquiétante, « L’Invocation de Mounet-Sully » ressuscitait le drame et la tragédie et donnait le sentiment profond qu’il était en train de se jouer un vrai spectacle sur scène avec des interprètes qui n’avaient absolument rien de commun.

 

UN DECOR POUR MOUNET-SULLY RETROUVE ET RESTAURE !

L’enthousiasme et l’expertise de Bruno Forment (Université de Gand, Université Libre de Bruxelles) se sont donc avérés payants puisqu’ils ont su convaincre les autorités courtraisiennes (Christine Depuydt) et la Province de Flandre Occidentale de prendre en compte ce patrimoine unique en son genre. Sans l’implication de la cellule du patrimoine de Courtrai (Ruben Mayeur) et de Bernard Pauwels qui soutient aujourd’hui activement le projet de sauvegarde et de promotion, il aurait été impossible de mener à bien ce plan de préservation et de restauration qui a permis dimanche dernier de rendre au public l’héritage culturel et patrimonial qui est le sien. Sans la ville de Courtrai et son théâtre, sans l’enthousiasme d’Anne-Guersande Ledoux, comédienne et metteur en scène, sans l’excellent travail de restauration de l’Académie Royale des Beaux Arts d’Anvers (Artesis Hogeschool) supervisée par Griet Blanckaert et Veerle Stinckens du département Peinture-Polychromie, jamais Mounet-Sully n’aurait pu retrouver la place qui est la sienne, la seule qu’il ait jamais souhaitée : sur scène face au public.

Frédérick Sully

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« Polyeucte » de Corneille à la Halle-aux-Draps de Tournai le dimanche 4 décembre 1913 à 3h – Mounet-Sully (Polyeucte), Albert Lambert fils (Sévère), Jeanne Rémy (Pauline), Jane Even (Stratonice), Jacques Fenoux, Henri Ravet…

« Britannicus » de Racine au Théâtre Communal de Courtrai (Schouwburg Kortrijk) le vendredi 21 janvier 1921 – Albert Lambert fils (Néron), Paul Mounet (Burrhus), Emile Dehelly (Britannicus), Georges Le Roy (Narcisse), Madeleine Roch (Agrippine), Yvonne Ducos (Junie), Madeleine Barjac (Albine)

« Ruy Blas » de Victor Hugo au Théâtre Communal de Courtrai (Schouwburg Kortrijk) le vendredi 9 décembre 1921 – René Alexandre de la Comédie-Française (Ruy Blas), Jeanne Rémy de la Comédie-Française (La Reine), Charles Le Marchand de l’Odéon (Don Salluste), Jean Coste du Théâtre Antoine (Don César de Bazan), Georgette Abel du Théâtre des Arts (Casilda), Marcel Degrand de l’Odéon (Don Guritan), André Clouard (Un laquais), Madame Bouval (La camerera mayor), Pierre Lambert (Le comte d’Albe)

 

 

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EXPO « Théâtres romantiques à Paris » Derniers jours !!!

12 jeudi Juil 2012

Posted by mounetsully in Actualité(s)

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19e siècle, Ballet, Carlotta Grisi, Catalogue, Debureau, Exposition, Fanny Elssler, Frédérick Lemaître, Mademoiselle Mars, Maria Malibran, Marie Taglioni, Marietta Alboni, Meyerbeer, Mime, Mounet-Sully, Musée Carnavalet, Musée de la Vie romantique, Opéra, Pauline Viardot, Rachel, Rossini, Théâtres Romantiques

EXPOSITION – DERNIERS JOURS !!!

THEATRES ROMANTIQUES A PARIS

C’est maintenant ou jamais ! L’exposition « Théâtres romantiques à Paris – Collections du musée Carnavalet » se termine le 15 juillet 2012 !

Vraiment plus que quelques jours pour découvrir, dans le cadre charmant et intimiste du musée de la Vie Romantique à Paris, un peu plus d’une centaine d’oeuvres (pour certaines inédites) célébrant le triomphe des scènes parisiennes durant la première moitié du 19e siècle.

THEATRES ROMANTIQUES A PARIS – Exposition – Musée de la Vie Romantique – 2012 ©

Les prestigieux acteurs Talma, Mademoiselle Mars, Rachel, Frédérick Lemaître, Mounet-Sully… ou encore le grand mime Debureau. Mais aussi les compositeurs Rossini, Meyerbeer et les grandes divas de l’époque Maria Malibran, Marietta Alboni et Pauline Viardot sans oublier les grandes étoiles de la danse Marie Taglioni, Fanny Elssler ou Carlotta Grisi sont ici mis en valeur par des portraits, des décors, des études, des accessoires et des « souvenirs »… provenant des collections uniques du musée Carnavalet qui évoquent les genres, alors si novateurs (le mélodrame, le drame, le grand opéra, le ballet narratif) et les mutations dans le domaine du jeu et du costume, de la scénographie et de la mise en scène.

Il y aurait tant à dire et il y a tant à voir ! Venez vite car c’est une occasion unique de rentrer dans un passé prodigieux, de revivre l’âge d’or des théâtres à Paris et de découvrir des spectacles triomphants, riches d’artistes incomparables, et dont notre présent, tout étourdi par des torrents d’éphémères vedettes, ne peut plus se faire une idée !

Frédérick Sully

(Pour en savoir plus : cliquer ici ou sur l’affiche ci-dessus)

Après la visite, si le temps le permet, profitez d’un temps de repos sous les ombrages des arbres du jardin du musée de la Vie romantique… Un salon de thé, ouvert dans la serre, de mi-avril à mi-octobre, du mardi au dimanche, de 11h30 à 17h30, propose un large choix de collations.

Catalogue de l’exposition

(en vente sur place)

176 pages – 100 illustrations

30,00 €

 

 

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Cappiello : Monsieur Mounet-Sully, de Bergerac… A vous l’honneur !

14 jeudi Juin 2012

Posted by mounetsully in Actualité(s)

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Affiches, Album, Arsenal, Bénédictine, Bergerac, Bibliothèque, Bitter Campari, Bouillon Kub, Cappiello, Caricature, Catalogue, Chocolat Klaus, Cinzano, Comédie-Française, Editions Sillages, Edouard de Max, Forney, Job, Jules Claretie, Le Nil, Le Thermogène, Lefèvre-Utile, Louvre, LU, Marie-Laure Soulié-Cappiello, Maurin Quina, Mona Bismarck, Mounet-Sully, Musée, Oedipe, Orsay, OXO, Parapluie-Revel, Polaire, Puccini, Richepin, Sarah Bernhardt, Yvonne de Bray

NOUVEAUTE !

"CAPPIELLO Catalogue raisonné des caricatures 1898-1905" par Marie-Laure Soulié-Cappiello - Sillages, 2011

« CAPPIELLO Catalogue raisonné des caricatures 1898-1905 » par Marie-Laure Soulié-Cappiello – Sillages, 2011 ©

Nous connaissons tous, peut-être d’ailleurs sans le savoir, les célèbres affiches du grand artiste Leonetto Cappiello (1875-1942).

Il n’est pour cela que d’évoquer des marques célèbres telles que Le Thermogène, Bitter Campari, Bouillon Kub, Cinzano, OXO, Chocolat Klaus, Parapluie-Revel, Bénédictine, Le Nil, Maurin Quina, Job… pour qu’immédiatement cela évoque en nous une chromatique, un mouvement, un style si caractéristiques d’oeuvres intemporelles toutes signées Cappiello.

Mais si ces images aujourd’hui si familières sont désormais, dans notre inconscient, indissociables de ces grandes marques, qu’en est-il des caricatures ayant constitué « son premier mode d’expression et par lequel il a connu la célébrité » ?

C’est ce que nous propose de découvrir Marie-Laure Soulié-Cappiello, petite-fille de l’artiste, dans ce très bel ouvrage regroupant l’intégralité des sculptures, dessins et caricatures du « Tout-Paris » réalisés par Cappiello entre 1898 et 1905.

Dix-sept années de travail auront été nécessaires à son auteur et 240 pages à son éditeur pour réunir les milliers de documents conservés aujourd’hui au Musée du Louvre, à la bibliothèque Forney, à la bibliothèque de l’Arsenal, dans le fonds privé des descendants de Leonetto Cappiello et dont le tout représente une oeuvre colossale.

Le résultat est remarquable ! Rien n’a été laissé au hasard pour rendre ce « catalogue » attractif et accessible à un très large public, ni sa mise en page gaie et colorée, ni son iconographie, ni ses références. Trop rare pour ne pas être mentionné, tous les documents existants ont été reproduits sans exception et dans leurs couleurs d’origine (qu’il s’agisse de simples croquis préparatoires grands comme des timbre-poste appelés « vignettes », de calques, d’épreuves intermédiaires ou définitives ou enfin, de publications originales). Un effort qui s’avère payant car il permet à chacun de suivre la vie et le parcours de chaque création et d’en apprécier la métamorphose au fil du temps et des publications.

LE RIRE - Mounet-Sully de Bergerac - Caricature de Cappiello (1899)

Monsieur Mounet-Sully, de Bergerac – Caricature de Cappiello (Le Rire 1899) ©

Du premier portrait du compositeur italien Puccini paru dans Le Rire en 1898, aux caricatures de Jules Claretie, Mounet-Sully ou Jean Richepin du très célèbre et recherché Album LU des Contemporains célèbres (Lefèvre-Utile) en 1904 ou bien encore du dessin publié dans la revue Le Théâtre en 1903 avec Edouard De Max, Sarah Bernhardt et Yvonne de Bray (dessin qui fâche définitivement Sarah avec Cappiello pour l’avoir représentée de dos aux côtés de la jeune Yvonne de Bray dont on peut voir le profil), ce livre « d’art » recense avec goût et intelligence tout ce que le Paris 1900 comptait de grandes figures artistiques, culturelles et politiques.

Touche finale et ultime volonté de Marie-Laure Soulié-Cappiello pour parfaire la mise en valeur de l’oeuvre de son grand-père : la couverture avec le très beau portrait charge de Mounet-Sully. « Je suis contente car pour la couverture j’avais le choix entre cinq maquettes. Ce sont souvent des femmes qui sont choisies pour illustrer l’oeuvre de Cappiello. Je pense à Polaire qui a fait la première du catalogue de l’exposition à Orsay en 1981 ou encore à Sarah Bernhardt pour celle de Mona Bismarck en 1993. Pour cet ouvrage, c’est différent, je voulais que la couverture soit tout sauf anecdotique. Je voulais quelque chose de viril, de masculin et c’est naturellement le portrait de Mounet-Sully dans Oedipe qui s’est imposé. Cappiello et Mounet-Sully étaient des amis et ce nom m’est si familier. Cette stylisation du visage avec ce rugissement, parce que Mounet-Sully c’est surtout une voix, cet oeil qui même fermé est aussi éloquent que sa voix et cette crinière… C’est un lion ! C’est Mounet-Sully ! C’est un portrait qui crie ! Et puis il y a le costume, l’envolée de la toge… C’est magnifique ! ».

Frédérick Sully

“CAPPIELLO Catalogue raisonné des caricatures 1898 – 1905″ par Marie-Laure Soulié-Cappiello – Editions Sillages, 2011

(disponible à la Boutique de la Comédie-Française)

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Pour en savoir plus, www.cappiello.fr
 
 
 
Et pour plus d’information sur l’actualité de la caricature :
 
Caricatures et Caricature (.com) - Logo
 
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Monsieur Victor Hugo

03 mardi Jan 2012

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Actes et Paroles, Adèle Foucher, Auguste Vacquerie, Ballades, Corneille, Cromwell, Dumas, Fantine, François 1er, Gallus, Gautier, Gavroche, Glapieu, Gwynplaine, Han d’Islande, Jean Valjean, Juliette Drouet, Lamartine, L’Homme qui rit, Le Dernier jour d’un condamné, Les Misérables, Les Travailleurs de la mer, Louis Boulanger, Louis-Philippe, Marie Tudor, Mille francs de récompense, Mme Hugo, Odes, Paul Meurice, Proust, Quasimodo, Quatre Vents de l’esprit, Quatrevingt-Treize, Sainte-Beuve, Victor Hugo, William Shakespeare, Zabeth

Victor Hugo (1802-1885)

Des paroles aux actes !

Alors que beaucoup d’écrivains compensent, par le biais de l’écriture, une vie peu mouvementée, celle de Victor Hugo rivalise en péripéties avec les intrigues de ses romans et de ses pièces de théâtre.

Confident de Louis-Philippe, insurgé qui va d’une barricade à l’autre dans le Paris à feu et à sang du coup d’Etat de 1851, exilé pensif chevauchant le long des grèves, écrivain engagé tentant de sauver des vies et encourageant les peuples opprimés dans leurs révoltes, idole des foules, vénéré par les uns, insulté par les autres… Non, sa vie n’a rien à envier à celle des héros de fiction.

La tentation est grande de comparer sa destinée à celle des êtres nés de son imagination. Trompé comme Gilbert (Marie Tudor) mais séducteur comme Gallus (Les Deux trouvailles de Gallus), déchiré dans son amour paternel comme Triboulet (Le roi s’amuse), ayant dû affronter comme Gwynplaine des assemblées hostiles (L’Homme qui rit), mis au ban de l’Etat comme Hernani, obligé de changer d’identité comme Jean Valjean, acharné comme Gilliatt à lutter contre l’adversité (Les Travailleurs de la mer), Hugo finit par ressembler à ses personnages ou les crée à son image. La vie se fait prolongement de l’œuvre, et l’œuvre miroir de la vie.

Sans faire ce que Proust reprochait à Sainte-Beuve – juger l’œuvre en fonction des défauts et des qualités de l’homme -, on peut avancer qu’il y a transfusion incessante du sang de l’écrivain au sang de l’écriture. Mais comment donner au lecteur une idée de cette circulation essentielle ?

Victor Hugo n’a pas le même regard pour Adèle Foucher, la jeune fiancée à qui il écrit des lettres passionnées et pour Mme Hugo, l’épouse infidèle, pour le Lamartine amical qui soutient ses Odes de 1826 et pour l’aigre censeur des Misérables (Les). Lui-même change, le royaliste devient libéral puis républicain, le chaste adolescent devient un adulte sensuel qui ne résiste pas toujours aux tentations.

L’évolution esthétique se fait plus rapidement encore que l’évolution morale ou politique. Si l’écrivain débutant est influencé, dans ses tragédies de collège, par les leçons de classicisme de ses aînés, il ne tarde pas à se libérer des notions et des règles dans lesquelles on voulait emprisonner son originalité. Il ne se laissera pas brider comme Corneille, dont l’imagination lui paraît avoir été étouffée par l’étroitesse des unités de temps et de lieu dans lesquels on l’a enfermé. Très tôt il renonce à se fonder sur des modèles passés pour faire acte de création et, n’en déplaise aux classiques du XIXe siècle comme à ceux des temps à venir, il fait une littérature qui n’appartient qu’à lui.

Avec Cromwell et sa préface, il renverse les murailles de la dramaturgie ancienne et, avec Hernani, il sème la provocation dans le temple du classicisme. Les Odes, de facture encore conventionnelle, qui plaisaient tant à Lamartine, sont relayées par les souples et fantasques Ballades qui ouvrent la porte à l’inquiétante étrangeté. Quant au romancier, il s’est montré encore plus précocement hardi que le poète : Han d’Islande a été un coup de poing lancé à la figure des « gens de goût » que ce premier monstre jailli de l’esprit de Hugo a terrifiés, et qui se sont demandé si l’auteur lui-même n’était pas un fou dangereux, capable de les vampiriser et de boire leur sang dans un crâne, comme son héros. Le Dernier jour d’un condamné pousse le mauvais goût jusqu’à leur faire partager les angoisses d’un condamné à mort, contestant ainsi l’échafaud, ce pilier des sociétés où règne l’ordre.

Ce qui achève de déplaire à certains, c’est que la libération du mot entraîne chez lui la libération de l’idée : l’écrivain, débarrassé des critères d’autrefois, fait figure de révolutionnaire parce que l’imagination « casse des carreaux dans l’esprit des bourgeois » et, en effet, l’audace verbale de Hugo l’entraîne peu à peu vers l’audace de la pensée. On lui reproche alors de vouloir flatter les masses et il s’écrie : « Je suis le démagogue horrible et débordé / Et le dévastateur du vieil ABCD ».

Oui, Hugo est un dévastateur. Ne faut-il pas démolir les vieilles masures de l’esprit pour construire du nouveau ? Oui, Hugo est horrible, comme ses créatures, c’est-à-dire qu’il n’est pas beau à la manière des classiques : la douceur et la régularité des traits ne sont pas à la base de son harmonie, faite plutôt de désordre maîtrisé. Oui, Hugo est haïssable, parce qu’il rugit ses colères avec violence et obstination, sans transiger, sans essayer de ménager les consciences et sans se ménager lui-même. Ses combats sont tellement liés à son œuvre qu’il publiera ses discours politiques sous le titre Actes et Paroles.

Il est des amitiés que les années n’abolissent pas : celle de Gautier, de Dumas, du peintre Louis Boulanger, de Paul Meurice ou d’Auguste Vacquerie ; un amour que rien, pas même les épreuves les plus douloureuses ne peut déraciner : celui de Juliette Drouet ; il est des aspirations dont l’intensité ne fait que croître et qui se traduisent, à un demi-siècle de distance, par des impératifs identiques : s’opposer aux tyrans, traquer les injustices, refuser les damnations sociales, réduire la misère jusqu’à la faire disparaître, éclairer les ténèbres.

Aussi, l’œuvre de Hugo tient-elle une sorte de long discours, à la fois morcelé et ininterrompu, qui se corrige, au besoin, en se nuançant, en se précisant, en se radicalisant, à mesure qu’il progresse.

Chacun de ses écrits est, dans une certaine mesure, lié à un précédent, immédiat ou plus lointain : Ruy Blas (1838) évoque le couchant dont Hernani (1830) montrait l’aurore ; William Shakespeare (1864) est une réplique aux détracteurs des Misérables (1862) ; Quatrevingt-Treize (1874) est amené par le livre sur « l’Aristocratie » que constitue L’Homme qui rit (1869)…

De même, ses personnages entretiennent-ils des relations subtiles : Maglia (protagoniste des maintes esquisses dramatiques) est cousin de don César de Bazan (Ruy Blas); Gavroche (Les Misérables) aura un équivalent adulte en Glapieu (Mille francs de récompense) ; Gwynplaine est frère de Quasimodo, de Triboulet (Le roi s’amuse) ou de Ruy Blas. Mais à travers leurs ressemblances, ces personnages peuvent aussi, d’une œuvre à l’autre, se transformer. Le François 1er du Roi s’amuse est un don Juan égoïste et destructeur que l’amour ne peut effleurer, alors que le duc des Deux trouvailles de Gallus, qui paraît d’abord conserver le cynisme de son prédécesseur, montrera – in extremis mais trop tard – qu’il était capable d’aimer. Sa victime, Zabeth, nouvelle incarnation de Fantine ou de Marion de Lorme, se révolte pour elle et pour ses semblables, contre une société qui lui a volé son âme et l’a réduite à l’état d’objet.

Les interrogations obtiennent parfois une réponse en certains lieux de cette écriture-parcours : ainsi, la violence révolutionnaire qui fait longtemps question, apparaît-elle au terme des Quatre Vents de l’esprit, comme la résultante des humiliations subies, et une nécessité de l’Histoire.

Mais chaque réponse, loin de figer l’esprit en des certitudes, et de fournir des solutions confortables, s’accompagne de doutes et appelle à une nouvelle réflexion. D’où l’ambiguïté de presque tous les dénouements de ses romans.

Le mot fin n’est jamais qu’une convention, une halte dans la gestation d’une pensée ouverte et d’un univers en expansion. L’œuvre devient alors le symbole d’une existence en marche, que la mort interrompra tôt ou tard, avant que le voyageur ne se soit arrêté au terme de sa quête. Un poème ou une pièce abandonnés, un fragment en prose ou en vers, quelques lignes sur un carnet, seront les témoins d’un moment de vie écoulée, et l’œuvre d’art n’est peut-être, comme la vie même, qu’une série de moments. Si Hugo a tellement tenu à ce que ses fragments soient publiés, c’est parce qu’ils étaient les traces concrètes de ses tâtonnements et de sa recherche de l’infini.

Pour lui, plus que pour beaucoup d’écrivains, la littérature n’est pas uniquement une des formes de la beauté mais elle est combat ; le mot est toujours parole et la parole devient acte parce qu’il a fait en sorte que son écriture soit à la fois précieuse en elle-même sans renoncer à être utile.

Danièle Gasiglia-Laster © (Tous droits réservés)

 
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Pour toute information, la Société des Amis de Victor Hugo se tient à votre disposition.
 
Pour en savoir plus, www.victorhugo.asso.fr
 
 
 
 

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Sacha Guitry, Mounet-Sully, Edouard De Max et Sarah Bernhardt…

27 dimanche Nov 2011

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Brasseur, Caricature, Coquelin, Dessin, Drouot, Edouard de Max, Enchères, Marguerite Moreno, Mounet-Sully, Réjane, Sacha Guitry, Sarah Bernhardt, Vente

VENTE AUX ENCHERES – RESULTATS

Les jeudi 17 et vendredi 18 novembre derniers s’est déroulée à Drouot la vente de l’exceptionnelle collection « Sacha Guitry » réunie par Monsieur André Bernard.

Parmi les très nombreux lots dispersés durant ces deux jours, plusieurs dessins et « caricatures » de Mounet-Sully étaient proposés mais également d’Edouard De Max (grand ami de Mounet-Sully) et Sarah Bernhardt (grande partenaire de Mounet-Sully durant son sociétariat à la Comédie-Française).

 

Ainsi, le 1er lot « Sacha Guitry, Profils d’acteurs, 1902 » (n° 20 du catalogue) estimé 800 / 1.000 € a obtenu une enchère de 900 € au marteau.

N° 20 – Dessin à la plume, avec dédicace autographe signée. 11,5 x 16 cm. Quatre profils d’acteurs : Albert Brasseur, Mounet-Sully, Lucien Guitry et De Max avec dédicace : « A Monsieur Berny son tout dévoué Sacha Guitry – 3 janvier 1902 »

 

Le 2ème lot « Sacha Guitry, Mounet-Sully » (N° 60 du catalogue) estimé 800 / 900 € s’est vu adjugé à 900 €.

N° 60 – Dessin original à la mine de plomb. 27 x 21 cm. Profil de l’acteur Mounet-Sully. Etaient joints : un dessin à l’encre violette de Mounet-Sully dans le rôle d’Oedipe et un feuillet de quatre études de têtes à l’encre violette et une ébauche de poème autographe au verso : « J’aurais pu terminer ma vie… ».

 

Enfin, le 3ème et dernier lot « Menus du mariage de Charlotte Lysès et Sacha Guitry, Honfleur août 1907 » (lot n° 92 du catalogue) estimé 1.200 / 1.500 € et représentant, entre autres, Mounet-Sully et Sarah Bernhardt a obtenu la belle enchère de 1400 € !

N° 92 – 2 Menus avec dessins originaux à la plume. 20 x 15 cm chaque. Ci-dessus : Menu d’Alfred Athis pour lequel Sacha Guitry a croqué sept têtes d’acteurs : Réjane, Marguerite Moreno, Mounet-Sully, Marthe Mellot, Sarah Bernhardt, Albert Brasseur et Jean Coquelin.

 

A noter que le très beau portrait « Sacha Guitry, Edouard De Max » (n° 121 du catalogue) estimé 2.000 / 2.500 € est parti à 1700 €.

N° 121 – Dessin original à l’encre de Chine et aquarelle, légendé en bas au centre « De Max ». 38 x 28 cm.

Frédérick Sully

 

 

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Les collections de la Comédie-Française sont désormais accessibles en ligne !

21 lundi Nov 2011

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Collections, Comédie-Française, Documentaire, En ligne, Informations, La Grange, Notices, Numérisées, Recherche

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Les trésors de la Comédie-Française au Petit Palais à Paris

02 mercredi Nov 2011

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Acteur, Agathe Sanjuan, Comédie-Française, Costume, Exposition, Molière, Muriel Mayette, Petit Palais, Théâtre-Français

LA COMEDIE-FRANÇAISE S’EXPOSE AU PETIT PALAIS du 13 octobre 2011 au 15 janvier 2012

Et de deux ! Après la très belle et très réussie exposition sur « L’art du costume à la Comédie-Française » qui se tient toujours (jusqu’au 31 décembre 2011) au Centre National du Costume de Scène à Moulin dans l’Allier, la Comédie-Française nous offre aujourd’hui d’admirer une autre partie de son merveilleux patrimoine historique en présentant au Petit Palais à Paris, quelques deux cents œuvres extraordinaires dont la plupart sont inconnues du grand public.

Si nous avions donc pu cet été découvrir le costume de théâtre, cet accessoire indispensable à tout véritable acteur pour son identification au rôle, il nous manquait cependant l’acteur pour lui donner forme et vie.

Grâce à cette nouvelle exposition, c’est maintenant chose faite ! Ils sont tous là, ou presque, et pour notre plus grand bonheur ! Tous ces visages, tous ces noms, pour moi si familiers et si… prestigieux, enfin réunis hors les murs en un seul et même lieu et présentés, ensemble, à tous ! Quelle belle célébration pour la maison de Molière et quel bel hommage rendu à ses gloires !

Et quelles gloires ! Car chacune à son époque a contribué à rendre ce théâtre toujours plus glorieux, plus prestigieux et plus exceptionnel. Et c’est bien de cela qu’il s’agit tout au long de cette visite. Ce qui frappe l’esprit c’est cette exception non usurpée présente dans chaque salle et magnifiée par une mise en lumière douce et intimiste, savamment distillée, qui offre à chacun des visiteurs l’illusion de se retrouver seul avec l’auteur ou son interprète, qu’il soit au travail, en représentation ou tout juste sorti de scène. On suit, acte après acte, époque après époque, le rôle et son costume, tour à tour porté et joué, par l’un puis par l’autre, qui fut élève de l’un et qui sera plus tard peut-être professeur d’un autre. Exception, tradition et fidélité ont permis à cette maison fabuleuse, riche d’acteurs incomparables d’être durant des siècles le premier théâtre du monde. Croyez-moi, on comprend mieux ici pourquoi !

Merci donc à Muriel Mayette, administratrice générale de la Comédie-Française de permettre au Théâtre-Français de renouer avec son passé glorieux, en lui offrant depuis juin, coup sur coup, deux évènements prestigieux d’une grande richesse artistique et culturelle.

Une mention toute particulière pour Agathe Sanjuan, conservatrice-archiviste de la bibliothèque-musée de la Comédie-Française et commissaire de l’exposition qui a réalisé à nouveau un travail remarquable, plein de finesse, de sensibilité et de beauté.

Frédérick Sully

 

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Jane Henriot et l’incendie de la Comédie-Française en 1900

23 vendredi Sep 2011

Posted by mounetsully in Actualité(s)

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1900, Adeline Dudlay, Albert Lambert, Carolus-Duran, Charles Le Bargy, Comédie-Française, Conservatoire, Coquelin, Henriot, Incendie, Incendie Comédie-Française, Jane Henriot, Jules Claretie

Jane HENRIOT – Portrait par Carolus-Duran 1900

Dans le cadre de recherches sur la comédienne Jane Henriot (1878-1900) et sur l’incendie survenu à la Comédie-Française le 8 mars 1900, « Les amis de Mounet-Sully et de Paul Mounet » sollicitent toutes celles et ceux susceptibles de les aider dans leur démarche.

L’association serait particulièrement reconnaissante envers toute personne qui pourrait lui communiquer toute information ou document ayant trait à la vie et la carrière de la jeune actrice mais également à l’événement tragique du 8 mars 1900 au cours duquel Jane Henriot devait perdre la vie.

Dans un cadre plus large, nous invitons quiconque serait en mesure de nous éclairer sur la nature de la relation entre Jane Henriot et Charles Le Bargy à rentrer en contact avec nous et nous apporter son témoignage.

Enfin, si vous possédez des informations sur Jane Henriot au conservatoire en 1898 (cours de Charles Le Bargy) ou sur les acteurs de la troupe de la Comédie-Française présents durant la période de 1899 à 1900 (plus particulièrement Albert Lambert fils, Adeline Dudlay, Coquelin ainé, l’administrateur Jules Claretie…) et qui pourraient, même de loin, nous apprendre qui était cette artiste méconnue, n’hésitez pas à nous aider.

A bientôt et un grand merci à toutes et à tous…

Frédérick Sully

POUR TOUTE INFORMATION, NOUS VOUS PRIONS DE BIEN VOULOIR CONTACTER :

Marie DEN BAËS – mdenbaes@gmail.com – 00 33 (0)6 69 29 36 25

 

 

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